Gare de Langres : ni ride… ni neuf
Par courriers, des lecteurs ont récemment relaté leurs mésaventures de voyageurs partis pour camper en gare de Langres, faute de taxis et/ou de panneautage. Et si jamais ils y étaient restés ? Certes, au moins se seraient-ils exonérés des affres du temps qui passe…
Au strict plan de l’allure architecturale, à voir ces deux images, figées à environ un siècle d’écart, la gare de Langres est… reconnaissable. Ôtez la caisse du livreur qui pointe en bas à gauche, oubliez les tenues vestimentaires des personnages qui figurent sur le cliché… il reste la présence des wagons pour marquer une différence notable, et c’est à peu près tout. Ainsi, le cadre solide, l’enveloppe en dur paraît globalement inchangée. Cette résistance au temps qui passe mérite un salut, ce n’est pas donné à tous les éléments d’architecture de réchapper des tempêtes et des faits-divers un siècle durant.
Cet interminable stoïcisme appelle aussi à se demander, au regard de la facilité grandissante des transports au fil de ce temps-là, s’il n’est pas le signe qu’une indifférence prononcée a confit la gare de la cité des remparts dans son jus. C’est vrai que son généreux patrimoine réside ailleurs, plus loin… tout en haut de la colline sur laquelle Langres est perché. Reste que la gare est un lieu poreux par nature et bigrement aimantant si on le veut bien. Une porte, quoi. Sans attrait, mais bigrement utile. Bref, une disposition qu’on montre aux gens venus de l’extérieur. Une manière de leur dire bienvenue.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr