Garcia : « pas une fin en soi »

Lyonnaise, Caroline Garcia, qui a de la famille en Haute-Marne venue la soutenir contre Chloé Paquet, hier, est pour la première fois de sa carrière au troisième tour de Roland-Garros. Elle savoure après des moments difficiles, mais elle ne compte pas s’arrêter là.

Le Journal de la Haute-Marne : C’est la première fois que vous êtes au troisième tour à Paris. Qu’est-ce que cela vous fait ?
Caroline Garcia : «Ce n’est pas un bonheur absolu. Chaque victoire est belle. Au premier tour, j’étais très satisfaite de mon niveau de jeu. Aujourd’hui (hier), je suis contente. Mais ce n’est pas une fin en soi. Je ne suis pas là pour arriver au troisième tour à Roland. J’essaye chaque jour de mettre mon jeu en place, de prendre du plaisir sur le terrain. Je ne veux pas m’arrêter là. Ce n’est qu’une étape.»

JHM : Comment étaient vos sensations contre Chloé Paquet ?
C. G. : «C’était un match-piège car elle n’avait rien à perdre. Elle est loin au classement. Je suis satisfaite d’avoir eu la bonne attitude du début à la fin, d’être restée calme, malgré des sensations moins bonnes. Dans les moments importants, je suis allée chercher la partie avec ma détermination. Cela a fait la différence en deux jeux. Je connais Chloé car j’ai joué avec elle au Mexique. Je lui avais dit qu’elle avait toutes les qualités pour rentrer dans le Top 100. Ce sont des petits détails qui ont fait la différence.»

JHM : Est-ce votre choix de ne pas regarder le tableau avant le tournoi ?
C. G. : «C’est vraiment la première fois que je fais cela. J’essaye de me concentrer sur le moment présent, sur mon jeu, sur le match que j’ai. Je ne veux pas me soucier du futur. Il y a tellement de paramètres extérieurs. J’ai envie de me concentrer sur chaque match et de profiter. J’ai beaucoup appris sur moi-même ces derniers temps. J’arrête de me soucier de ce que les autres pensent de moi ou de mon jeu, des attentes extérieures. Cela me permet de mieux m’exprimer pour l’instant.»

JHM : Vous avez changé de raquette à l’intersaison, passant de Babolat à Yonex. Pour quelles raisons ?
C. G. : «Je suis très satisfaite de mon nouvel outil. J’ai changé en fin d’année dernière. Je cherchais une raquette avec un petit peu plus de contrôle pour la même puissance. On continue à essayer à l’améliorer, avec quelques paramètres changés avant Madrid. Cela m’a fait bizarre. Elle m’apporte quelques petits trucs en plus.»

«Rien à prouver à personne»

JHM : Il y a eu des semaines difficiles avant d’arriver à Roland-Garros, entre votre blessure pour la Fed cup qui a fait polémique et votre manque de victoire hormis Strasbourg. Est-ce une revanche ?
C. G. : «C’est sûr que c’est bien. Je ne vais pas revenir là-dessus. Je n’ai plus envie de me soucier des autres. Je n’ai rien à prouvé à personne. Je m’entends très bien avec mon équipe. Parfois, il faut du temps pour atteindre des objectifs élevés. Je me sens très bien comme cela. Je fais mon chemin.»

JHM : Au prochain tour, vous allez affronter la surprenante taïwanaise Hsieh. Comment voyez-vous cette partie ?
C. G. : «C’est vraiment une joueuse très atypique. Elle joue à deux mains des deux côtés. Elle est assez nonchalante au niveau des jambes. Elle joue très à plat. Elle a battu Konta au premier tour. Je vais devoir mettre de la vie dans mon coup droit pour la faire jouer à hauteur d’épaule. C’est un beau challenge. Je suis pressée de rentrer sur le terrain.»

Votre famille de Haute-Marne a fait les aller-retour pour vous soutenir. Qu’est-ce que cela vous fait ?
C. G. : «Il y avait ma tante Nadine et sa copine Catherine, ma cousine et son fils de 6 ans. C’est la fille de ma tante Nadine. Ce sont des personnes que je ne vois pas souvent. J’aimerais les voir plus souvent. Cela me fait plaisir qu’ils viennent me voir. Ma famille est très importante pour moi. C’est la pierre principale de ma carrière. On a en plus resserré les liens. C’est vraiment super.»

Propos recueillis par N. C.