Gaëlle Prost prend l’inventaire en main
Le tout nouveau service Patrimoine et inventaire est pilotée par Gaëlle Prost, recrutée pour prendre en main l’inventaire du patrimoine public et privé, qu’il soit monumental ou mobilier, afin de créer des archives. Rencontre.
Les Langrois ont sans doute déjà aperçu Gaëlle Prost, équipée de son sac à dos et carnet de notes, scrutant les façades des maisons langroises. Des “balades” qui n’en sont pas vraiment, même si, la jeune femme, originaire de Bourgogne, apprend à connaître la cité lingonne par la même occasion. L’objectif de ses sorties de cette archéologue, spécialisée dans le bâti, est avant tout de recenser tous les bâtiments et mobiliers, publics et privés, du territoire. Un travail de longue haleine qui permettra à terme de véritablement créer des archives complètes sur le patrimoine réel de la Langres. « Le service Patrimoine et inventaire, dont Gaëlle Prost a pris la responsabilité, a été créé pour remplir une mission qui compte deux axes : un tiers consacré à la restauration du patrimoine communal et deux tiers à l’inventaire à proprement dit », explique Olivier Caumont responsable du pôle Culture et conservateur des musées de Langres.
La partie restauration permettra de recenser les “trésors” que le territoire peut recéler et surtout repérer ceux qui ont besoin d’une attention particulière. « Il s’agit de la conservation du patrimoine communal autant les bâtiments que le mobilier acquis avant 1905, et donc propriété de la commune. On s’assure, par exemple, de la sécurité des églises de Corlée, Brevoines et Saint-Martin, et de leur contenu : peintures, sculptures, mobiliers, objets. Cela s’applique aussi au mobilier ancien qui se situe en mairie. Pour ce qui est des bâtiments, il s’agit de s’occuper de leur protection si besoin au titre des Monuments historiques, pour ceux qui le nécessitent, et de suivre leur entretien, leur restauration ou leur ouverture au public, si elle n’est pas effective et leur étude », précise Gaëlle Prost.
Déjà des résultats concrets
Premier cas concret : la Ville est propriétaire depuis le début 2021 du Four du Chapitre et c’est Gaëlle Prost et son service qui suivront la demande de protection de ce bâtiment qui ne l’était pas jusque-là. Cette opération permettra d’avoir une meilleure connaissance des éléments patrimoniaux de la Ville, dont certains peuvent faire l’objet d’une action publique technique ou urbanistique. « Avec cette connaissance Gaëlle pourra donner un éclairage et un conseil aux différents services dans leur prise de décision dans le cadre d’un projet », souligne Olivier Caumont.
Quant à l’inventaire, il s’attachera autant aux bâtiments publics que privés et il n’aura pas fallu attendre longtemps pour constater son importance. En effet, dès sa première sortie dans une maison privée, Gaëlle Prost a fait des observations qui ont un peu bousculé les connaissances acquises de la ville. « Nous avons pu reculer la datation de l’habitat civil à la deuxième moitié du XIIIe siècle, soit 200 ans avant l’époque estimée jusqu’alors », annonce Olivier Caumont. Autant de précieuses informations qui permettront de créer de vraies archives patrimoniales, hors musées et médiathèques, mais également de faire avancer les connaissances scientifiques sur le très riche passé de Langres et de son territoire.
Patricia Charmelot
p.charmelot@jhm.fr