Fugue à l’opéra vue par un néophyte
Il y a près d’un an, Thomas a été invité à un concert de Fugue à l’opéra. De la musique classique en live, une découverte plaisante ! Il réitérera donc l’expérience. Une histoire collant à l’essence même de l’association : démocratiser cet art.
En 2005, l’association Fugue à l’Opéra était créée à Chaumont avec comme objectif de proposer de l’art lyrique là où il n’y en a pas, le démocratiser et l’affranchir de ses clichés. Près de vingt ans plus tard, l’histoire de Thomas atteste d’un pari gagné.
A 27 ans, cet habitant de Chaumont n’avait jamais mis les pieds dans un concert de musique classique avant d’être invité au concert d’ouverture de la saison 2022-2023 de Fugue à l’opéra.
« Ressentir les musiciens jouer, les entendre respirer et sentir l’énergie physique qu’ils mettaient dans les morceaux m’a particulièrement marqué. »
Plus habitué des scènes de musiques électronique et rock, Thomas a été agréablement surpris par son expérience à Fugue à l’opéra. « Je ne connaissais pas l’ambiance des concerts de musique classique, je n’avais pas d’attentes particulières. Ça aurait donc été compliqué d’être déçu ! En tout cas, je ne l’ai pas été. »
Devant les mélodies du quatuor Ludwig et en se laissant bercer par les lectures de Didier Cendre, sociétaire de la Comédie-Française, Thomas a été impressionné par la proximité avec les artistes et ce qui se dégageait de leur prestation.
« Ressentir les musiciens jouer, les entendre respirer et sentir l’énergie physique qu’ils mettaient dans les morceaux m’a particulièrement marqué », se remémore-t-il. Il ajoute : « Je suis ressorti avec un sentiment positif. J’ai compris ce que les artistes cherchaient à transmettre. Même en étant pas expert, on peut apprécier cette musique ».
Rendez-vous en octobre
Après cette première expérience plaisante, il est retourné au concert suivant. Mais, cette fois-ci, en payant sa place. Une nouvelle fois la surprise lui a été bonne. Il a découvert une facette de l’opéra qu’il ne connaissait pas, « l’opéra bouffe » avec Les Mamelles de Tirésias de Francis Poulenc.
« J’ai une image très traditionnelle de la musique classique et là, la chanteuse s’est mise à chanter « je suis féministe ». Je ne m’y attendais pas, ça m’a changé mon regard sur le genre », confie Thomas.
Le jeune homme pense retourner à de nouvelles représentations cette année. « J’ai hâte de découvrir ce qu’il y a cette année ! » Pour cette saison 2023-2024, il sera invité à voyager dans le temps et l’espace. Pour la première représentation, le 29 octobre, le public sera amené à Berlin et New York, en passant par Paris, à travers un programme consacré à Kurt Weill et Barbara.
Julia Guinamard
La jeunesse pointe le bout de son nez
Si la jeunesse de Thomas fait figure d’exception face à la moyenne d’âge du public de Fugue à l’opéra, elle n’est pas pour autant singulière. A chaque représentation, quelques têtes dénotent des chevelures grisonnantes. Souvent des adolescents accompagnant leurs parents ou grands-parents.
L’exception a d’autant été plus présente lors des concerts gratuits des journées découvertes « Tous à l’Opéra ». Ainsi, pendant la représentation de “La voix humaine”, un mélodrame prenant la forme d’un monologue d’une femme téléphonant à son amant qui s’apprête à la quitter, les messes basses ont fusé entre deux amies adolescentes. Entre légers rires et anecdotes, elles ont été captivées par ce sujet universel présenté dans un genre musical éloigné de leur génération.