Front contre front – L’édito de Christophe Bonnefoy
Un président de la République a forcément plusieurs visages. En politique intérieure, il est à poigne, mais aussi adepte de la câlinothérapie.
C’est un peu la même chose sur le plan international et le voyage d’Emmanuel Macron l’a prouvé, à chaque seconde de ses visites au Premier ministre israélien, puis au Président palestinien.
Sa priorité absolue : libérer nos otages des mains du Hamas. Il a rencontré des familles, qui placent entre ses mains, ni plus ni moins que la vie de leurs proches. Préserver leurs vies, c’est ainsi faire preuve d’une certaine mesure, faute de quoi il annihilerait toute chance de libération.
Mais lutter contre le terrorisme, c’est aussi avoir des mots forts contre la barbarie. Le chef de l’État a ainsi assuré Israël de tout son soutien. Plus loin, plus fort, il a aussi invité la communauté internationale à s’inspirer de la coalition construite pour lutter contre Daech et en appliquer les principes contre le Hamas.
Une double approche, à la fois prudente et ferme, un double front qui, d’un côté, impose de ne pas précipiter des otages vers une mort certaine, et de l’autre montre clairement la volonté de lutter sans merci contre le terrorisme.
Le dilemme n’est pas que français, dans l’approche du problème. On le voit depuis plusieurs semaines, il est mondial. Il est évident qu’il n’y aurait même pas besoin d’une étincelle pour embraser la région proche-orientale. L’incendie est déjà allumé. Le défi n’est pas pour l’instant de l’éteindre, mais d’abord de l’empêcher de s’étendre.
La riposte israélienne à l’attaque du Hamas donnera de premières indications sur ce qui attend les belligérants et le reste de la planète. On verra, alors, si ont été entendus ceux qui se sont succédé auprès des acteurs de la région, dont Benjamin Netanyahu et Mahmoud Abbas. Entendus, peut-être. Ecoutés, pas certain.