Frictions autour du dossier “Petite récré” à la CCAVM
Politique. SI l’ordre du jour n’était pas chargé en délibération jeudi 25 janvier lors de la séance de la communauté de communes Auberive-Vingeanne-Montsaugeonnais, le débat sur la situation de la Petite récré a cristallisé les tensions et les incompréhensions au sein de l’assemblée.
Des interrogations sur le suivi des affaires intercommunales et sur la communication que ce soit avec les acteurs du territoire mais aussi au sein de l’assemblée intercommunale. Voici deux éléments qui ressortent du débat qui a eu lieu jeudi 25 janvier autour de la question de la petite enfance et des délégations pour la gestion des micro-crèches du territoire. Si la problématique de la micro-crèche d’Auberive n’a pas donné lieu à de longs échanges et que l’officialisation du renouvellement pour une année de la DSP (délégation de service public) s’est faite à l’unanimité, les discussions n’ont pas été aussi apaisées pour ce qui est du dossier Petite récré.
L’association, créée en 2008, gère les micro-crèches d’Isômes et de Longeau mais se retrouve confronter à une problématique financière. Cette dernière liée non seulement à la hausse des coûts de personnel suite à une évolution législative, s’est retrouvée exacerbé lorsque la CCAVM a souhaité via un avenant dans la DSP récupéré le trop perçu par la structure pour les années 2022 et 2023.
En effet, durant les deux dernières années, l’intercommunalité a versé à la Petite récré des sommes habituelles mais qui n’avaient plus lieu d’être puisque l’association les recevaient directement de la CAF. Une erreur de la part de la collectivité qui n’avait jusqu’alors pas été rectifiée et qui donne lieu à une demande de la CCAVM de restitution à hauteur de 111000 euros, soit 27000 € par an et par structure.
L’association prête à rendre plus de 100000 €
Présente dans la salle pour écouter les débats, l’association de la Petite récré a été invitée à s’exprimer mais aussi à expliquer comment elle voyait l’avenir d’une structure pour laquelle une procédure de liquidation pourrait intervenir sans solution trouvée. Expliquant être en mesure de rembourser, de manière étalée, « 104000 € sur le montant total demandé », la Petite récré a expliqué que « pour que la CAF nous aide en comblant le déficit que cela va occasionner il faudrait un courrier de la part de la collectivité ».
Une proposition qui a été saluée par une grande majorité des délégués même si plusieurs voix, à l’instar de Sonia Biquet, maire de Flagey, ont regretté qu’une association du territoire se retrouve dans cette situation « parce qu’on a merdé nous dans le suivi des dossiers ». Unanimement les délégués communautaires faisant face à Laurent Aubertot et à ses vice-présidents ont exprimé leur volonté de voir l’avenant proposé à la Petite récré ne pas être appliqué.
Une première étape en vue de la résolution du problème des compétences et de la communication avec les acteurs du territoire mais aussi entre les élus. Le fossé semblant se creuser de plus en plus sur des sujets qui touchent, comme l’a rappelé Sylvie Baudot, maire de Cohons, « à notre projet de territoire ».
Pierre Gaudiot
La loi eau a mis le feu aux poudres
Avant même que le débat autour de la situation de la Petite récré n’anime la séance communautaire, une prise de parole en amont de l’ouverture du conseil avait déjà donné le ton de la soirée.
En effet, Jean-Claude Volot, maire d’Auberive, avait laissé s’exprimer son exaspération quant au fait que le question de la loi sur l’eau ne figurait pas parmi les points à traiter mais aussi et surtout par rapport à la gestion de ce dossier par l’intercommunalité. Pour le moins agacé par ce qu’il a comparé dans un courrier à de l’incompétence, le propriétaire de l’abbaye d’Auberive a clairement évoqué son courroux vis-à-vis de Laurent Aubertot, président de la CCAVM, mais aussi du fait que Charles Guené, bien que ne faisant plus partie de l’assemblée communautaire, soit impliqué dans le travail autour de ce sujet.
Exprimant le fait qu’il ne reviendrait en séance que lorsque la question sera à l’ordre du jour, Jean-Claude Volot a rappelé son opposition à cette prise de compétence tout en soulignant que si l’assemblée communautaire décidait d’aller dans le sens pour l’heure édicter par la loi, il ferait son maximum pour participer à l’effort intercommunautaire.
Ayant exprimé tout ce qu’il avait à dire et ne voulant pas s’engager plus loin dans le débat que ce soit avec Laurent Aubertot ou bien avec Patrice Dumartin, le vice-président de la collectivité en charge de ce dossier, Jean-Claude Volot a quitté la salle du conseil, ne prenant ainsi pas part au conseil qui débutait dans la foulée.
Anne-Cécile Dury laisse la vice-présidence
Deuxième vice-présidente de la CCAVM en charge de l’aménagement et de l’urbanisme, Anne-Cécile Dury ne siégeait pas ce jeudi 25 janvier à la table aux côtés des autres vice-présidents mais était installée dans la salle. Un changement de place qui a amené en fin de séance une question de la part de Rémi Blot. Prenant la parole, la maire de Val-des-Tilles a indiqué avoir démissionné de ses fonctions de vice-présidente en raison « de la dysfonctionnalité au niveau de l’instance et du fait que les séances se passent dans l’invective et la tension permanente ». Interrogé sur le fait de remplace la vice-présidente démissionnaire, Laurent Aubertot a indiqué qu’aucune décision n’était prise pour l’heure.