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Frappes russes en Ukraine : « Le grand jour de la honte pour la Russie »

Tatiana Lacour, née en Ukraine, a grandi en Russie (photo d’archives).

Haut-Marnaise, à la tête de L’auberge du lac, à Braucourt, Tatiana Lacour est meurtrie par les attaques russes contre l’Ukraine. Et pour cause : elle est née en Ukraine, a grandi en Russie et a de la famille dans les deux pays.

Tatiana Lacour est bien connue dans le nord haut-marnais : les habitués de l’auberge du lac, à Braucourt, connaissent ses spécialités russes. Elle vit en France depuis 1990. « Quand je suis arrivée, j’avais 34 ans », raconte-t-elle dans un très bon français. Née en Ukraine, elle a grandi en Russie « de l’âge de 2 ans jusqu’à mes 18 ans », détaille-t-elle.

Tatiana explique aussi ses liens avec la France : « Ma tante avait été prisonnière en Allemagne durant la Seconde guerre mondiale. Elle a ensuite vécu en France. Je suis venue la voir plusieurs fois. » Elle a finalement uni sa destinée à celle d’un Français. « Je n’ai jamais regretté d’avoir vécu ici. Les Français sont accueillants et gentils », rappelle-t-elle au détour de la conversation.

« Je pleure »

Depuis qu’elle a eu connaissance des attaques russes contre l’Ukraine, Tatiana Lacour est abattue. « Je pleure, mais qu’est-ce que je peux faire ? A part dire – sur les réseaux sociaux – aux parents Russes de retirer leurs enfants de cette guerre… » Son cœur est autant attaché à la Russie où elle a l’une de ses sœurs, qu’à l’Ukraine où deux y résident, dont une « à 500 m de la frontière biélorusse ».

« Avec ces attaques, c’est le grand jour de la honte pour la Russie. Le 23 février, ils ont célébré la fête de l’armée russe », évoque au passage Tatiana Lacour. Tout au long de la journée du 24 février, elle était en contact avec ses amis, sa famille et ses proches sur place. « Je n’aurais jamais pensé que notre génération allait connaître la guerre, surtout entre slaves ! La Russie dit vouloir libérer le pays, mais l’Ukraine n’est pas occupée. »

D’après les informations qui lui étaient rapportées hier, « tout le monde a acheté des armes. A Kiev, ils sont prêts à se battre… » Une amie de Saint-Pétersbourg lui assurait hier « ne plus vouloir regarder la télévision ».

Pour sa part, Tatiana continue de suivre les informations et l’évolution de la situation en temps réel. Elle compte sur l’influence de l’OTAN et des Etats-Unis pour pacifier la situation.

S. C. S.

s.chapron@jhm.fr

Lire aussi : Les tensions en Ukraine vues par un agriculteur Haut-Marnais.

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