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Frapper fort – L’édito de Christophe Bonnefoy

Sans le contexte de ce qu’il convient désormais d’appeler l’affaire Ferrand – au sens large et pas seulement judiciaire -, le garde des Sceaux est obligé de frapper fort. Sa loi de moralisation ne pourra pas se faire a minima, si elle veut atteindre son objectif : «restaurer la confiance des citoyens dans l’action publique», des mots de François Bayrou. Impossible, en effet, de donner l’impression que le texte arrivera malgré tout à faire zigzaguer les petits copains entre les gouttes. Frapper où c’est nécessaire, oui. Pas où ce serait vite interprété comme de la pure démagogie. Emmanuel Macron a, entre autres, été élu sur la promesse d’un renouvellement. Y compris s’agissant de pratiques pas forcément illégales, mais qui déplaisent pourtant fortement aux Français et ont tant pourri la campagne présidentielle. Exit, la possibilité de jouer avec les lois sous prétexte qu’on se sentirait intouchable. Bienvenue à la morale, valeur à part entière en politique.

Le garde des Sceaux a souhaité s’attaquer au nerf de la guerre, l’argent et ses potentielles dérives – il créera une banque de la démocratie, qui prêtera aux candidats et leur parti -, mais aussi à ces fonctionnements susceptibles de jeter la suspicion : la Cour de justice sera supprimée et les ministres jugés, le cas échéant, par des magistrats et non plus par des parlementaires. Aux oubliettes, également, le droit de recruter des membres de sa famille, ou encore cette fameuse réserve parlementaire, accusée d’alimenter les dérives clientélistes.

La future loi n’évitera évidemment pas les écarts, intentionnels ou pas, mais gageons qu’elle permettra d’en réduire considérablement le nombre. On l’espère en tout cas.

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