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François Cornut-Gentille : « Des instruments nouveaux à inventer »

François Cornut-Gentille a été député pendant 29 ans.

Député (RPR/UMP/LR) de 1993 à 2022, François Cornut-Gentille connaît bien le sujet de la « crise démocratique » – lui emploie les termes d’ « impuissance publique » – pour lui avoir consacré plusieurs ouvrages depuis 2015. Il plaide pour une nouvelle façon d’appréhender les problèmes qui se posent.

Le monde change, et le personnel politique entend faire face à ces changements avec « des solutions qui ont 50 ans ». Pour François Cornut-Gentille, qui déplore cette situation, voilà bien un des symptômes de la « crise d’impuissance publique » – termes qu’il emploie plutôt que « crise démocratique – qu’il décrit dans des ouvrages depuis plusieurs années.

Longtemps, explique l’ancien maire de Saint-Dizier, « il y a eu un refus de voir les problèmes – l’immigration, le réchauffement climatique, les difficultés dans l’Education nationale, la justice, la santé, etc. – que voyait la population, d’où le ras-le-bol général ». Pour faire face à ces nouveaux défis, « des instruments nouveaux doivent être inventés », estime l’élu. 

« Culture du dialogue »

La Ve République est-elle justement adaptée face à ce monde qui change ? « Oui et non », répond l’ancien parlementaire gaulliste. Il entend les critiques qui fustigent une prise de décision « trop individuelle », qui appellent à l’instauration de la proportionnelle. Mais, fait remarquer l’élu bragard, « l’Assemblée actuelle, sans majorité, sans culture du dialogue, montre justement ce que donnerait une chambre élue à la proportionnelle ». Plutôt qu’une VIe République, François Cornut-Gentille milite pour une «  5e République bis, qui garde l’esprit, mais avec des changements réels ».

« Temps politique nouveau »

Et le premier des changements, c’est bel et bien, de la part de la classe politique, dans le cadre d’un « temps politique nouveau », d’expliquer « la réalité d’un problème, et la façon de le gérer », à la différence des « partis populistes » qui « pensent que désigner le problème c’est trouver la solution ».

Et François Cornut-Gentille qui, après « Gouvernez ! » (2015) ou encore « Savoir pour pouvoir. Sortir de l’impuissance démocratique » (2021), travaille sur un nouveau projet éditorial, de prendre l’exemple de la réforme des retraites : « Il fallait prendre le temps d’engager une réflexion sur les métiers difficiles, sur l’emploi des seniors, plutôt que de faire de l’allongement de la durée du temps de travail une sorte de totem. »

L. F.

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