Foutue année – L’édito de Christophe Bonnefoy
On s’approche tout doucement de cette fin d’année et on croit naïvement que les quelques jours qui restent nous laisseront un peu tranquilles. Et pourtant.
On peut, sans se tromper, affirmer qu’une majorité de Français aura, de près ou de loin, côtoyé le virus. Connu quelqu’un touché plus ou moins gravement ou pleuré un proche emporté par la Covid.
Et ces 365 jours auront été jalonnés de ce qu’on pourrait appeler des accélérateurs de sinistrose. Pas forcément un voisin, pas forcément un ami ou une connaissance. Et pas forcément à cause de ce virus, d’ailleurs. Mais dans le monde du spectacle, du sport, de la politique, la disparition de véritables icônes aura donné envie de vite, très vite passer à autre chose.
Gérard Houillier, lui aussi, s’en est allé. Et fait rare, son décès ne touche pas qu’une génération. Il restait, ces derniers temps encore, un acteur influent et très respecté du monde du football. Et il fut, excusez du peu, le bienheureux entraîneur du PSG et de Lyon, auxquels il offrit respectivement un, et deux titres de champion de France. Liverpool, aussi, voue un culte à ce Frenchie qui permit au club emblématique de remporter une coupe UEFA. Et bien évidemment, il fait partie des quelques privilégiés qui prirent en main la destinée de l’équipe de France. Seule ombre au tableau, en l’occurrence : l’élimination des Bleus en 1993 face à la Bulgarie lors des phases qualificatives pour la coupe du Monde. Une blessure qui ne se referma jamais.
Gérard Houillier restera – aussi – dans la mémoire collective, l’un des rares entraîneurs français à avoir réussi à l’étranger. Et presque un père pour nombre de stars du ballon rond. A l’image de Bixente Lizarazu ou Luis Fernandez, qui rappelaient hier tout ce qu’ils lui devaient. Comme beaucoup d’autres après eux.