Site des Crassées à Saint-Dizier (52) : premiers jours de fouilles prometteurs
ARCHÉOLOGIE. Les fouilles archéologiques ont repris, lundi 30 mai, sur le site des Crassées. Après une année 2021 exceptionnelle en découvertes, la 11e campagne de fouilles est déjà prometteuse, avec la mise au jour d’un énigmatique mur entre les deux parties du site…
Il n’aura fallu que quelques heures pour que le site des Crassées dévoile de nouvelles richesses. Alors que la première partie des bénévoles a entamé la 11e campagne de fouilles programmées, ce lundi 30 mai, des tombes et un mur énigmatique ont déjà été mis au jour.
« Tout est apparu lors du décapage »
« En fait, tout est apparu lors du décapage », explique Stéphanie Desbrosse-Degobertière, archéologue de l’Inrap, en charge du site des Crassées avec son collègue Raphaël Durost. Et déjà les premières questions fusent : « Ce mur marque-t-il la limite de la villa gallo-romaine ? Ou la limite du cimetière mérovingien ? Ou les deux ? »
Comprendre le lien entre les deux parties du site
Cette dernière hypothèse serait la plus intéressante pour les archéologues, qui ont justement comme objectif, pour cette campagne 2022, de comprendre le lien entre les deux parties du site des Crassées. « On sait que les habitants de la villa du Ier siècle l’ont abandonnée pour celle du bas au IIIe ou IVe siècle. » Villa qui sera ensuite réoccupée par les Mérovingiens.
Déjà plus de 800 tombes découvertes sur le site des Crassées
« Le sarcophage que l’on a trouvé l’an dernier date du VIIe siècle. Il est accolé à un édifice religieux, sans doute une memoria, une chapelle funéraire qui n’était dédiée qu’au culte de cette personne », ajoute Stéphanie Desbrosse-Degobertière. « C’est la troisième génération de Mérovingiens qui a généré l’installation de tombes autour de cette memoria. » Depuis le début des fouilles du site des Crassées, plus de 800 tombes ont été mises au jour dans ce secteur et les archéologues s’attendent à en trouver encore d’autres. C’est d’ailleurs sur ce volet funéraire que vont se concentrer les fouilleurs cette année.
Une source gênante
Mais ces fouilles de la pente entre le cimetière du haut et la villa du bas du site des Crassées pourrait être perturbée. « Si les Romains se sont installés en bas, c’était pour récupérer l’eau d’une source pour leurs bains », souligne l’archéologue. Or, cette source est toujours active et inonde le site. « On va tenter de la canaliser, mais ce n’est pas évident… », conclut Stéphanie Desbrosse-Degobertière, qui espère que cette source ne les empêchera pas de comprendre le lien entre les deux périodes d’occupation du site des Crassées. Ils ont jusqu’au 8 juillet pour y parvenir.
Portes ouvertes sur le site des Crassées, les 18 et 19 juin, de 9 h à 17 h 30.
P.-J. P.