Forges haut-marnaises : quand la crise passe par là (2/2)

La crise économique touche le bassin dans les années 80 en particulier du fait de la concurrence du Pakistan pour la coutellerie. En 1984, Serge Roussel dépose le bilan. Jusqu’en 1988, il va rembourser. Moins d’ouvriers dans l’entreprise des Forges haut-marnaises. En 1988, c’est l’arrêt.

Son fils, Marc qui était directeur technique de la partie forge, avait fait un bac forge. Il décide courageusement de reprendre les activités. Une étude est réalisée. Aidé de la Chambre des métiers, il achète les biens au tribunal du commerce et reprend seul en 1988, créant la nouvelle entité : “Forges haut-marnaises”.

Et aujourd’hui ?

Les Forges haut-marnaises assurent la forge à chaud et la forge à froid pour la conception sur mesure des pièces. Elles effectuent des pièces pour les professionnels selon leur activité comme, par exemple, des raccords hydrauliques, des volants de vannes pour l’industrie pétrolière des pièces SNCF, agricoles.

D’anciens clients lui font confiance, dont certains dans le bassin. Il a des débouchés particuliers comme dans les attaches de lignes haute tension agréées par Areva/Framatome ou des pièces d’essieux pour bennes agricoles, par exemple. Marc Roussel travaille avec son père jusqu’à son décès ainsi qu’avec trois ouvriers.

En 2000, il a jusqu’à douze ouvriers, trois pilons et des presses. L’outillage est changé, adapté. Il fait ce que les autres ne peuvent pas faire, des petites séries, forge l’aluminium, l’inox les alliages de cuivre. Il travaille pour tous, le ferroviaire, le pharmaceutique, téléphériques… Il va aussi livrer ses clients. Il est plus dans la qualité que la quantité, ils ne sont plus que quatre dans l’entreprise. Il s’oriente délibérément vers ce que l’on nomme le mouton à cinq pattes. Beaucoup repose sur lui qui, en plus de la gestion, peut occuper n’importe quel poste. Mais il ne compte pas ses heures !