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Forges de Courcelles : Darwin et beaucoup d’audace

La nouvelle usine de Forges de Courcelles, installée à Nogent, est inaugurée. Elle symbolise la résilience de l’industrie haut-marnaise et nous envoie un revigorant message : l’avenir est ici.

La montagne a accouché de sourires. Sur moult visages, éclairés par de francs sourires, lorsque vendredi 25 novembre 2022, à Nogent-LE-HAUT, Jean-Louis Deguy très inspiré évoquait, dans son discours d’inauguration, le voyage, la mutation de l’emblématique usine de Nogent-LE-BAS qui installait donc des installations de l’industrie 4.0 à l’autre extrémité de la commune, sur LA MONTAGNE.

Il est rare qu’un discours de dirigeant soit aussi écrit, aussi construit. Il est rare qu’un discours emporte ainsi ceux qui le reçoivent dans une histoire, un récit, des épisodes à rebondissements, sans insulter l’avenir. Jean-Louis Deguy y est parvenu. Avec modestie, presque discrétion, il a narré à ses hôtes une épopée. Celle d’une usine plus que centenaire, celle d’hommes taiseux, durs à l’ouvrage, celle d’un produit, le vilebrequin, symbole d’une ère qui s’essouffle, celle d’une renaissance technologique.

Forges de Courcelles, cette grande famille, a pu douter de son avenir lorsque la fée électricité a installé le chaos dans la filière automobile. Or, vendredi soir, d’une voix sereine, Jean-Louis Deguy a dit : « nous misons sur une réelle opportunité de l’électrique ». Quel pied de nez à l’histoire et aux pisse-froid qui avaient voulu enterrer la vieille Dame du bas, alors qu’elle choisit d’enfanter en haut.

La nouvelle usine, inaugurée vendredi, met la métamorphose en ordre de marche.

La mise en musique de cette mutation, le groupe Sifcor l’a confiée à Philippe Boujon. Jean-Louis Deguy a publiquement rendu à son directeur un hommage rare, appuyé, remarqué. Il y avait de la reconnaissance ; peut-être davantage… Philippe Boujon a baissé les yeux quand tous les regards se sont tournés vers lui. Il est remarquable qu’au pied de robots dernier cri, des aventures technologiques et financières qui ne se sont déployées que grâce à l’audace de quelques-uns se terminent par des regards d’hommes, à hauteur d’hommes qui ont gravi une montagne.

Jean-Louis Deguy a conclu son propos décidément inspiré en convoquant Darwin : « Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements ». Forges de Courcelles donne raison au naturaliste anglais : l’évolution va se poursuivre.

Dominique Piot

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