Forges de Bologne / Lisi : cette usine a une âme

Le film documentaire que Marie Ka consacre à la mutation des Forges de Bologne sera bientôt diffusé sur France 3. Les salariés l’ont vu en avant-première.

Les Haut-Marnais seront sans doute nombreux à regarder le documentaire « Un Beau Geste » jeudi 24 mars à 22 h 40 sur France 3 Grand Est. Le film sera aussi diffusé samedi 26 mars à 21 h sur Public Sénat. Il sera aussi disponible durant quelques semaines en replay sur le site de France 3.

Cette coproduction Sépia-France Télévision, de 52 minutes, est donc consacrée à la métamorphose (toujours en cours) qui voit les Forges de Bologne devenir Lisi et déménager à Plein Est.

Le tournage de Marie Ka s’étend sur trois années. Elle a enregistré une centaine d’heures, désormais ramenées à moins d’une seule. Singulière gageure !

Des salariés de l’entreprise, toutes strates hiérarchiques confondues, ont assisté mercredi dernier, à l’Affiche à Chaumont, à la projection du documentaire en avant-première. Marie Ka, présente, expliquait avant le début de la projection, qu’il s’agissait « d’un film sur des hommes qui travaillent ». « Je suis arrivée à raconter une histoire » confiait-elle à la salle dans la pénombre.

De fait, le documentaire commence par des images symboliques et spectaculaires de feu et de tumulte au pied du pilon. Ceux qui ne savent pas ce qu’est le travail d’un forgeron n’auront plus d’excuses. Marie Ka donne la parole aux cadres dirigeants tout comme aux salariés, en pause. On devine leur désarroi, leurs inquiétudes pour leur avenir, leur métier. On est encore au milieu d’eux durant la grève. Ils parlent peu mais les regards sont expressifs. On passe des arcanes poussiéreuses des vieux bâtiments de Bologne à la visite du nouveau site en construction, et à ses murs blancs.

Venue de tous les rangs, une première salve d’applaudissements a salué la fin de la projection. Puis les ouvriers et la cadres ont échangé leurs impressions. Il ressortait des propos des uns et des autres deux sentiments intimement mêlés : l’émotion et la fierté. « Cette usine a une âme, dit l’un d’eux, cette âme, c’est tous les gens qui sont là ». Plusieurs parlèrent de transmission. « Il faut faire passer les compétences aux nouvelles générations ». Didier Argence, le directeur du site, résumait ainsi le ressenti général : « N’oublions pas d’où on vient ».

Jean-Claude Volot, qui a débuté, adolescent, sa carrière dans l’industrie comme apprenti aux Forge de Bologne, félicitait tous les acteurs de cette aventure : « ce que j’ai appris aux Forges m’a toujours servi ». Que l’industrie est séduisante lorsque, portée par de tels hommes, elle révèle sa beauté et regarde simultanément vers l’avenir.

Dominique Piot