Football (match de gala) : la croix et la bannière
Le 11 novembre prochain, un match de gala opposant l’emblématique Variété club de France à l’équipe de Colombey-les-Deux-Eglises est prévu. Compte tenu du contexte sanitaire, l’événement pourrait ne pas avoir lieu !
D’un côté, il y a les cinquante ans du décès du Général Charles de Gaulle, de l’autre les cinquante ans, en 2021, du Variété club de France, emblématique club de football composé d’anciennes gloires du ballon. Tout était donc réuni pour que le 11 novembre prochain soit un grand jour, à Colombey-les-Deux-Eglises, avec l’inauguration du premier stade en France portant le nom du Général, et une rencontre de gala entre le Variété club de France et l’équipe de Colombey-les-Deux-Eglises.
Oui, mais voilà, le coronavirus sévit et le beau projet est remis en cause, comme le confirme Raphaël Consigny, le président du club de Colombey-les-Deux-Eglises. « Une décision sera prise jeudi soir. Il y a quinze jours, il n’y avait pas de problème. D’ailleurs, il y a eu une réunion (avec les promoteurs du projet) sur l’organisation, à Reims (le 23 septembre). Depuis, la situation se dégrade et, avec les normes sanitaires, il faut faire monter une tribune de 2 000 places, mais avec seulement 1 000 personnes. Il n’y a plus l’esprit du foot et l’esprit festif, d’autant qu’un repas était prévu à la salle des fêtes, mais à partir du 14 octobre (aujourd’hui), il ne peut pas y avoir plus de trente personnes réunies… » Si le président du club et les bénévoles sont prêts à œuvrer pour que cette journée puisse avoir lieu, malgré un gros budget, force est de constater que le contexte actuel est compliqué. C’est pourquoi la tendance est vers un report, éventuellement au mois de mai. « Il y a trop d’incertitudes », déclare de son côté Pascal Babouot, le maire de Colombey-les-Deux-Eglises. « On attend l’intervention du Président de la République, demain (ce soir). Une décision sera prise jeudi soir. Moi, ce qui m’interpelle, c’est que l’on puisse mettre 2 000 personnes à Colombey-les-Deux-Eglises, et seulement 1 000 personnes à Roland-Garros… »
Alors, les 1 000 privilégiés auront-ils la chance de voir, entre autres, le vainqueur de l’Euro 1984, Alain Giresse ; le vainqueur de la coupe du monde 1998 et de l’Euro 2000, Laurent Blanc ; l’actuel entraîneur de Saint-Etienne, Claude Puel ; “L’ange vert”, Dominique Rocheteau ; Arsène Wenger, l’ancien entraîneur d’Arsenal, et Michel Platini, l’homme aux trois ballons d’or ? « Je souhaite de tout mon cœur que cela ait lieu », répond Jacques Vendroux, journaliste, manager du Variété club de France et petit-neveu d’Yvonne-de-Gaulle. « On joue tous les samedis avec le Variétés, dont la semaine dernière. Il y avait 1 000 personnes au stade et tout s’est bien passé. »
« Aux ordres de la République ! »
Bien évidemment, Jacques Vendroux est conscient de la situation et reconnaît que « le plus important est la santé des Français. Tout le monde est inquiet, tout le pays est inquiet. »
Une chose est sûre, celui pour qui « le 11 novembre est une date mythique et magique » serait « immensément déçu » si le match de gala et l’inauguration ne pouvaient pas avoir lieu à la date prévue. « Tout est calé. Les chambres sont réservées, ainsi que deux avions, et Michel Platini doit faire le déplacement depuis la Suisse. Une conférence est d’ailleurs prévue à Colombey-les-Deux-Eglises le 2 novembre prochain. »
Mais Jacques Vendroux n’a d’autres choix que d’attendre, et de croiser les doigts. « La décision ne m’appartient pas. C’est au Préfet, que je connais très bien, de la prendre. Mais si l’événement ne peut pas avoir lieu, il faudra donner de bonnes raisons, car il faut aussi respecter notre travail. » Et le manager du Variété club de France de conclure : « je suis aux ordres de la République ! » Réponse fin de semaine…
Yves Tainturier