« Une aventure particulière » pour Stéphane Jobard

Après avoir décliné l’offre de prolongation à la tête de Boulogne (National 2), le Langrois Stéphane Jobard va tenter l’aventure en Arabie Saoudite. Il va devenir entraîneur-adjoint de Rudi Garcia, ex-entraîneur de Lyon devenant l’entraîneur du club saoudien d’Al-Nassr. Un sacré dépaysement !

JHM Quotidien : Comment vous êtes-vous retrouvé à aller en Arabie Saoudite ?

Stéphane Jobard : « Sur proposition de Rudi Garcia. Il y a quinze jours, trois semaines, il m’a contacté pour me demander si j’étais partant pour travailler à nouveau avec lui s’il était pris comme entraîneur de l’équipe d’Al-Nassr. Il est allé sur place, et deux jours après, il m’a contacté pour me dire que c’était OK et que le club était d’accord pour qu’il vienne avec son staff. Nous avons tous un contrat d’une saison. »

JHM Q : Vous avez renoncé à la proposition de Boulogne pour, entre autres, vous rapprocher de votre famille. L’Arabie Saoudite n’est pas à côté de Dijon !

S. J. : « C’est vrai ! Mais là, c’est le haut niveau. C’est également une aventure particulière, excitante à tous les niveaux, que ce soit footballistiquement, mais aussi culturellement. »

JHM Q : Est-ce que l’aspect financier a dicté votre décision ?

S. J. : « Il ne faut pas se le cacher, on est bien rémunéré et c’est un élément qui aide à franchir le pas. J’avais également envie de travailler avec Rudi Garcia, comme cela a été le cas à Marseille. »

JHM Q : Vous étiez entraîneur principal et là, vous retrouvez une place d’entraîneur-adjoint. Cela ne vous dérange pas ?

S. J. : « Pas du tout. Ce sont deux missions différentes. Et, comme je l’ai déjà dit, c’est du haut niveau. C’est une marque de confiance, mais également une reconnaissance de mes compétences. » 

JHM Q : Quel sera votre rôle exactement ?

S. J. : « Comme tous les entraîneurs-adjoints, je vais bosser sur les plans de jeu et la mise en place des entraînements. Tout cela sera vraiment défini lors du stage de préparation de trois semaines, en Espagne, à Marbella. Je pars le 18 juillet directement là-bas. Comme en Arabie Saoudite, il fait très chaud, il a été décidé de se préparer au “frais”, avec seulement 38°c contre 45°c ! »

JHM Q : La barrière de la langue ne va-t-elle pas être un handicap ?

S. J. : « Au sein du staff, il y aura deux traducteurs. Il y aura un entraîneur de gardien et le préparateur physique qui sont Italiens, mais il y aura aussi Claude Fichaux et Christophe Prudhon, avec qui Rudi Garcia a travaillé à Lyon et Marseille. Je sais que je vais devoir parler Anglais. Cela a déjà été le cas à Marseille. Durant ma période de chômage, j’ai suivi des cours d’anglais spécifique football. Je vais ajouter une corde à mon arc. »

« Un championnat très hétérogène »

JHM Q : Que savez-vous sur le football saoudien et le niveau du championnat ?

S. J. : « Nous allons faire l’état des lieux de l’effectif, afin de faire des retouches. A priori, sur ce que j’ai vu, c’est un championnat très hétérogène. Il y a la possibilité d’avoir sept étrangers dans l’équipe. Il y a également de bons joueurs saoudiens. Dans l’équipe, il y a trois-quatre internationaux qui vont faire la coupe du monde. Nous verrons sur place, mais cela reste une nation majeure du football au Moyen-Orient. » 

JHM Q : L’équipe a terminé 3^e. Quel sera l’objectif la saison prochaine ?

S. J. : « Le président veut que l’on fasse mieux. Rudi Garcia est quelqu’un d’ambitieux, qui va se bagarrer pour le titre. Cela va se jouer entre trois et quatre équipes, dont les deux qui ont terminé devant celle d’Al-Nassr, à savoir Al-Hilal et Al Ittihad. »

JHM Q : Le championnat se déroule à quelle période ?

S. J. : « Il débute fin août et se termine fin juin. La grosse différence, c’est que les entraînements ont lieu le soir. En effet, entre la chaleur et les prières, ils ne se couchent pas avant trois, quatre heures du matin. »

Entre excitation et appréhension

JHM Q : Il va vous falloir adapter les séances en fonction de tous ces paramètres, non ?

S. J. : « C’est vrai que nous avons des modèles européens d’entraînements et là, on va devoir s’adapter. Il faut respecter les coutumes et les traditions locales. Il faut malgré tout que le message passe. »

JHM Q : Dans quel état d’esprit êtes-vous avant de débuter cette nouvelle aventure pour le moins particulière ?

S. J. : « Il y a de l’excitation de retrouver le terrain, de découvrir toutes ces nouveautés, cette nouvelle culture, ce nouveau pays. Je suis curieux de découvrir la nourriture. Il y a également un peu d’appréhension concernant le quotidien. Je sais que nous serons logés dans des Compound, des camps fermés pour expatriés. Nous serons quasiment 24 heures sur 24 ensemble. Je vais découvrir beaucoup de choses sur place. »

Propos recueillis par Yves Tainturier