Folie humaine – L’édito de Christophe Bonnefoy
La Nouvelle-Zélande est paisible. Un petit morceau de Pacifique Sud qui peut s’enorgueillir d’une faible criminalité et d’une cohabitation harmonieuse entre ses différentes communautés.
Mais la folie meurtrière ne connaît pas de frontières. Et la haine n’est l’exclusivité, ni d’une religion, ni d’une autre. C’est ce qu’en font des déséquilibrés qui offre un prétexte à un combat d’arrière-garde, qui forge des discours insupportables à entendre. Tout comme, au nom d’une soi-disant supériorité, des extrémistes de tout poil fantasment sur un « grand remplacement ». On a déjà connu ça en des temps pas si lointains. Et visiblement une certaine frange de notre société n’a tiré aucune leçon du passé.
Le tireur de Christchurch a fait une cinquantaine de victimes. Deux mosquées de la ville ont été visées. Froidement. Sauvagement. Sans l’ombre d’une hésitation. Des victimes abattues parce que musulmanes. Et tout simplement parce qu’elles représentent ce que les extrémistes – de droite en l’occurrence, selon les autorités néo-zélandaises – exècrent : la différence. Une différence qu’ils considèrent comme un danger.
Ces tragiques événements nous ramènent bien évidemment aux attentats qui ont frappé notre pays. Car il faut bien parler ici d’attentat. Mais également aux tueries de masse comme les Etats-Unis en enfantent régulièrement. Une folie humaine accompagnée, encouragée même d’une certaine manière, par des réseaux sociaux que les tueurs n’hésitent pas à utiliser pour promouvoir leurs actes à vomir. Des réseaux qui exacerbent les tensions, au sein d’une société qui n’a pas vraiment besoin de ça pour sombrer dans l’irrationnel.