Finale dames : et c’est Barty pour le show !
FL’Australienne Ashleigh Barty, au-delà de la 600e place, il y a trois ans, et qui avait arrêté un an le circuit tennistique, pour se consacrer au cricket, sport très populaire dans son pays, a soulevé, hier, son premier titre du Grand chelem, à 23 ans.
La finale était vraiment inédite, avec toutes les stars rapidement au tapis (Halep, Stephens, Serena Williams, Osaka, Muguruza). Il était vraiment compliqué pour les bookmakers de prévoir un Barty-Vondrousova en finale. e Contre la gauchère tchèque Vondrousova (38 mondiale), Barty (tête de série N°8), qui n’avait jamais fait mieux qu’un quart de finale en Grand chelem (Open d’Australie 2019), il n’y a pas eu de match. Mal embarquée, en demi-finale, contre la jeune Anisimova, Barty s’est montrée la plus forte dans un match à sens unique (6-1, 6-3, en 1 h 10). Et une finale qui a peiné à soulever les foules car la différence de niveau – Vondrousova semblant peu mobile sur le court et rattrapée par la tension d’une finale de Grand chelem – a sauté aux yeux entre les deux jeunes femmes. Barty, libérée dans ses frappes, a ainsi empoché le premier set en une demi-heure. Elle ne sera jamais inquiétée, terminant sur un smash.
Barty a joué à très haut niveau au cricket
Vainqueur de Wimbledon, chez les juniors, en 2011, la suite s’est avérée moins simple pour celle qui a peine à s’habituer au circuit et au manque de sa famille, avec une dépression qui l’a éloignée des courts. En 2014, à 18 ans, elle se consacra au cricket, qu’elle a pratiqué au plus haut niveau. Revenue en 2016, elle a réussi un sacré “come-back”. Joueuse intelligente, avec un revers slicé, et un service très solide, pour un jeu tout en variations, la joueuse de 23 ans, introvertie, a eu un petit peu plus de mal à cacher ses émo- tions sur le podium. « C’est une fête pour les deux ou trois dernières années passées avec mon équipe. Je suis submergée par les émotions. C’est incroyable », précise celle qui ne s’attendait pas à gagner sur terre battue (défaites rapides à Rome et Madrid). « Je n’avais jamais rêvé de gagner ici à Roland-Garros. Si je n’étais pas partie du tennis, peut-être que je ne serais jamais revenue sur le circuit (aussi forte). J’avais besoin de recul et de temps pour mûrir. J’ai saisi l’occasion qui s’est présentée. Les étoiles se sont alignées dans le bon sens durant quinze jours », se réjouit la lauréate, spécialiste aussi de double, tout sourire, qui va prendre un petit peu de repos pour être prête pour Wimbledon.
L’Australienne, qui succède côté australien à Margaret Court, en 1973, en plus d’un chèque de 2,3 millions d’euros, passera, la semaine prochaine, N°2 mondiale, juste derrière Osaka. Une sacrée histoire pour un tennis loin des stéréotypes féminins qui frappent à tout bout de champ dans la balle. Et un joli vent de fraîcheur dans un sport où les têtes d’affiche ont bien du mal à rester sur le devant de la scène.
Nicolas Chapon