Hôpitaux : derrière le “scénario du pire”, ce qui se cache pour Langres
La nouvelle étape de la conférence santé, qui s’est tenue mercredi 24 novembre 2021 à Chaumont, a permis d’éclaircir le scénario, toujours sur la table, de la “gradation territoriale” de la filière hospitalière. Celui-ci ne laisserait que peu de services à Langres qui, néanmoins, récupérerait les écoles d’infirmiers et d’aides-soignants.
La situation s’éclaircit. La nouvelle étape de la conférence santé du centre et du sud du département de la Haute-Marne, qui s’est tenue mercredi 24 novembre à Chaumont, a permis de confirmer que seuls 2 scénarios de réorganisation de la filière hospitalière demeurent sur la table. L’alternative se jouera bel et bien entre la création d’un hôpital unique entre Chaumont et Langres, avec un lieu d’implantation restant à déterminer, et l’instauration d’une « gradation territoriale » comprenant un nouveau centre hospitalier à Chaumont, le maintien de l’établissement bourbonnais et le déclassement de l’hôpital langrois. Initialement prévu pour ce mois de décembre 2021, le choix définitif pourrait finalement être reporté, la présentation des 2 projets suffisant à sécuriser l’abondement des fonds du “Ségur de la santé”.
Si “l’union sacrée” du Sud-haut-marnais désormais constituée en faveur d’un hôpital unifié à Rolampont, ainsi que l’entrée dans la danse du groupe Elsan semblent avoir partiellement rebattu les cartes, et freiné le calendrier, le scénario de la “gradation territoriale” demeure, pour l’heure, le favori. Pour la première fois, la conférence santé a présenté publiquement ses conséquences concrètes. Si ce scénario est retenu, le centre langrois serait déclassé en hôpital de proximité de premier grade, au même niveau que Bourbonne-les-Bains.
Le plateau technique de chirurgie, sans surprise, serait supprimé. De même que la plupart des services médicaux. Subsisteraient uniquement, dans ce cadre, l’Ehpad de La Trincassaye, le centre de périnatalité, un petit service d’urgences (de jour uniquement, pendant 12h ), une ligne de SMUR (24h sur 24), le laboratoire de biologie médicale et un service de radiologie. C’est peu ou prou ce qui avait été indiqué par l’agence régionale de santé (ARS) aux élus, de manière moins officielle, lors de la réunion du 19 octobre dernier en mairie de Langres.
LIRE AUSSI : Hôpitaux de Haute-Marne : l’hémorragie financière continue
Écoles d’infirmiers et d’aides-soignants en compensation ?
La principale surprise, ce mercredi, est venu de l’adjonction à Langres de l’Institut de formation en soins infirmiers (IFSI) et de celui de formation d’aide-soignant (IFAS), qui seraient donc transférés depuis Chaumont. Cette éventualité avait été suggérée, le 19 octobre, par Brigitte Simeon, présidente de la Commission médicale d’établissement (CME) du centre hospitalier de Langres, pour éviter un dépouillement complet de la cité de Diderot. L’ARS et le préfet Joseph Zimet semblent donc l’avoir prise en considération.
LIRE AUSSI : Le PETR du Pays de Langres souhaite un hôpital unique à Rolampont
« Marchandage entre perdants d’avance » ?
Elle ferait cependant figure de pis-aller, dans l’optique où l’hôpital unique -le scénario défendu par le Pays de Langres- ne se concrétiserait pas. « L’école d’infirmiers, c’est bien gentil, mais ce n’est pas ce qui permettrait de continuer à soigner les Langrois », confiait, récemment, un élu du Sud-haut-marnais, peu emballé, tandis qu’un autre regrettait l’engagement de cette tractation, qui lui donnait l’impression d’un « marchandage de perdants d’avance ». Egalement concernés au premier chef, le maire de Chaumont, Christine Guillemy, et le président de l’Agglomération chaumontaise, Stéphane Martinelli, n’ont pas fait de commentaire à ce sujet.
Reste que le voile est levé. Langres sait désormais ce que recouvre chacune des 2 alternatives.
Nicolas Corté
n.corte@jhm.fr