Fight Camp Saint-Dizier. Combattants en quête de titres et de mètres carrés

Les premiers résultats en attestent : à Saint-Dizier, le club Fight Camp prometteur des arts martiaux mixtes (MMA) ne manque pas de motivation. Par contre, d’espace…

Et si Saint-Dizier devenait la ville des sports de combat ? Après les Chanet en boxe anglaise, et dans la foulée des Clerget en judo, voici que le tout jeune club « Fight Camp » pousse, bien déterminé, les portes des compétitions les plus relevées.

Le club a été créé par Jérémie et Samuel Pic en octobre 2019, juste avant que le coronavirus ne déferle en Europe et dans le monde ; peu de temps avant que ne ferment les salles de sport. Et pourtant, dans ce contexte pour le moins défavorable, Fight Camp a pris ses marques, a engrangé ses premières victoires et enregistré ses premiers adhérents.

Ceux-ci sont déjà 87 ; pas mal pour une si jeune association.

Plusieurs disciplines en une

Fight Camp pourrait être qualifié de pluridisciplinaire. On y pratique d’abord les arts martiaux mixtes (MMA – mixed martial arts). Il s’agit d’un sport de combat aux influences multiples. Les adversaires peuvent utiliser des techniques issues des arts martiaux orientaux, (coups ou projections) mais aussi des techniques de corps à corps debout ou au sol. Ils utilisent aussi des techniques venues de la lutte ou de la boxe, et pas qu’anglaise.

Au sein du club bragard, certains viennent pour ne pratiquer qu’une seule discipline : soit la lutte, soit le grappling (projection, immobilisation et soumission de l’adversaire, debout ou au sol, à mains nues), soit la boxe thaï ou encore le kung-fu Sanda.

Le club ouvre toute la semaine et dispense de nombreux cours, pour hommes et femmes de tout âge. Si beaucoup pratiquent en loisir, pour entretenir leur condition physique, affuter leurs réflexes, maîtriser quelques techniques de défense, d’autres, semi-pro ou pro, affichent des ambitions d’un tout autre calibre.

Sait-on, à Saint-Dizier, que Lecci Gadaev, professeur de MMA et de boxe thaï, a été double champion du monde dans cette dernière discipline ? Sait-on aussi que le jeune Amine Beboui, 18 ans, figure dans le top 30 européen des amateurs ?

Progression constante

Le club bragard est parvenu à qualifier plusieurs de ses membres aux championnats du monde amateurs ; les épreuves se dérouleront à Rome du 17 au 24 octobre. En deux ans, le club a aussi décroché quatre titres de champion de France en karaté. Un combat pro auquel participait un combattant bragard a été retransmis à la télévision. Bref, on ne fait pas semblant.

Preuve de leur détermination s’il en fallait, les pro et semi-pro s’y entraînent deux fois par jour. Les adolescents, voire les enfants y apprennent certes des techniques adaptées à leur âge et à leur constitution ; ils acquièrent aussi, comme cela se pratique à la boxe et au judo, des valeurs morales, le respect de l’adversaire et des règles, le goût de l’effort… Cet aspect éducatif s’avère primordial pour les frères Pic qui n’hésitent pas à recadrer leurs jeunes disciples en dehors de la salle s’il le faut.

Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes sportifs si le club n’était paradoxalement victime de son succès. Les adhérents de Fight Camp s’entraînent dans un local au Chêne Saint-Amand, dans un espace bien trop restreint. L’espace manque. La lumière fait défaut. Les pratiquants sont trop proches les uns des autres pour ne pas se gêner dans l’élan. Bref, la jeune association bragarde cherche des partenaires pour l’aider à se développer, organiser des événements, des compétitions et surtout à court terme un local plus adapté à l’engouement qu’il suscite.

Dominique Piot

d.piot@jhm.fr