Fidèle à lui même – L’édito de Patrice chabanet
Avec Donald Trump, tout est possible, une chose et son contraire. On ne sait pas vraiment où il se situe dans les grands débats de ce monde. Un avantage : chacun peut interpréter à sa manière ses propos et ses mimiques. Un inconvénient : la politique américaine est devenue une nébuleuse, ce qui est pour le moins gênant s’agissant de la première puissance mondiale. Le sommet du G7 en a fourni une preuve caricaturale. Jusqu’à présent, Trump a toujours condamné l’accord de Paris sur le climat. Son argument, on le connaît : America First, entendez la croissance américaine d’abord. En Sicile, sa position a légèrement bougé. Il a «écouté» les arguments de ses partenaires du G7 et il s’est engagé à donner une réponse définitive dans les jours à venir. Enfumage ou conversion ? Le président des Etats-Unis nous a habitués à tant de zigzags dans sa gouvernance qu’il est difficile d’imaginer ce qu’il choisira: respect ou non de l’accord…Idem dans le domaine économique: sa vision protectionniste, pour ne pas dire nationaliste, a paru fondre un peu sous le soleil sicilien.
Dans sa manière de se comporter – on pense bien sûr à sa façon de se pousser du coude pour se faire photographier au premier rang – le personnage Trump est resté fidèle à lui-même. Les autres chefs d’Etat ou de gouvernement ont pu constater de visu ce que subissent chaque jour des millions d’Américains : la politique transformée en spectacle improvisé. Sans doute faut-il y voir un système de défense outrancier. Même en dehors des Etats-Unis, le locataire de la Maison-Blanche sent un énorme filet se resserrer autour de lui, celui qui est tenu par la justice de son pays et par le FBI. Dans ces conditions, l’évolution du climat dans les décennies à venir lui importe peu, car tout bonnement ça devient très chaud pour lui. Maintenant.