Fête de la grue : un spectacle vivant au lac du Der

ENVIRONNEMENT. L’automne réserve de bien belles découvertes pour les amateurs d’oiseaux au lac du Der. Observer les grues cendrées lors de leur migration est un spectacle vivant au cœur de la nature.

En cette période, les grues sont attendues en nombre au-dessus de nos têtes. Tant pis si leur cri perce la nuit et nous réveille à 4 h du matin. Tant pis si leur bruyant survol écourte une grasse matinée dominicale. Les majestueuses grues cendrées sont de retour dans le ciel du Der. A découvrir absolument ! C’est en effet, au Der que la grue cendrée ou “Dame grise” a choisi de s’arrêter lors de sa migration. Les touristes peuvent les observer et mieux les connaître grâce à de multiples sorties et des week-ends organisés par la Ligue de protection des oiseaux (LPO) et le village-musée du Der.

Sensibilisation, observation, connaissance de l’espèce et des phénomènes de migration sont au programme des sorties accompagnées par les hôtes engagés dans une démarche d’écotourisme et l’accueil de ce migrateur.

L’intérêt croissant du public, habitants et touristes, vis-à-vis de ce phénomène dans le Der se confirme. Il importe toutefois de sensibiliser le public lors de la période hivernale et veiller à ne pas les déranger ! Les allers et venues des véhicules qui stationnent sur le bord des champs, et les gestes inappropriés des flâneurs qui cherchent à approcher de trop près les oiseaux sont une réelle menace et remettent en cause la présence et la tranquillité des oiseaux.

Jusqu’au 30 octobre

C’est la raison pour laquelle, la Ligue de la protection des oiseaux et l’office de tourisme organisent la 15^e Fête de la grue qui se déroule jusqu’au 30 octobre, avec des sorties d’observation des oiseaux, riches d’expériences et de commentaires, qui sont proposées et vivement conseillées. Durant le week-end des 22 et 23 octobre de très nombreux amoureux des oiseaux se sont plongés dans l’univers des grues cendrées, notamment à leur lever et à leur coucher.

A 7 h du matin, le jour apparaît. Des dizaines de visiteurs guettent dès l’aube le départ pour les zones de gavage. Au soleil couchant, les vols gracieux en V se succèdent dans le ciel pour rejoindre le dortoir sur les rives du Der. Généralement, les zones de quiétude, peu profondes, permettent aux grues de se rassembler et de passer la nuit à l’abri des prédateurs. Deux mètres d’envergure les ailes déployées, un 1,20 m de haut au repos, ce sera à la fin de l’hiver la taille des nouveaux-nés de la colonie. Après la saison des amours, les oisillons arrivent à l’âge de 6 mois du Nord de l’Europe et ils ont déjà la force de parcourir plusieurs milliers de kilomètres, pour rallier la zone d’hivernage adoptée par l’espèce.

Protégée, la population des grues cendrées est désormais en forte augmentation. « Les Anglais tentent, par exemple, de la réintroduire dans le Summerset, un endroit où elles se posaient quand les vents les avaient poussées du mauvais côté de la Manche. Dans ce pays, la grue cendrée, dont la chair n’est pourtant pas succulente, était il y a quelques siècles considérée comme un mets royal. Et en ex-Yougoslavie, la chasse à la grue cendrée était un véritable sport national. »

De notre correspondant Jean-Pierre Julien

Le programme complet est à consulter sur le site de la Ligue de protection des oiseaux