Le festival d’Issoudun sur son trente et un
Le trentième festival de guitare à Issoudun vient de s’achever. Un vrai millésime pour cette date anniversaire à ranger parmi les grands crus de la convention. Pas de répit pour les initiés de la 6 cordes. Le festival regroupe chaque année des passionnés de guitare de tous horizons : instrumentistes confirmés ou simples mélomanes. Concerts, Masterclasses, stages menés par les artistes de cette édition, salon de la lutherie et brocante de la guitare se succèdent durant ces trois jours. Temps forts.
On pense arriver tôt sur le lieu pour se préparer aux multiples animations concoctées par l’équipe du festival. On entre en fait dans le vif du sujet, accueillis par les premiers riffs qui retentissent à la cafétéria, lieu d’accueil des festivaliers. Serge Lopez et son percussionniste Pascal Rollando y libèrent tous les parfums du bassin méditerranéen. Du grand art sur une petite scène qui accueille des virtuoses. Le jazz rock fusion succède à ce premier univers, éclectisme oblige. Les deux premières soirées sur la grande scène feront par la suite la part belle au fingerpicking et au fingerstyle.
Le Canadien Manéli Jamal offre un savant dosage de multiples influences et un goût prononcé pour l’innovation et la recherche de nouvelles sonorités issues de ses pays traversés voire habités. Certains n’hésitent pas à le qualifier d’ombre de Tommy Emmanuel the greatest ! Christian Laborde était avec feu Marcel Dadi pour la première édition déjà ; il réalise un joli numéro avec son compère Joseph Lipomi : l’accord entre les musiciens est réel offrant à lui seul un spectacle.
Masterclass… de grande classe
Le guitariste Arnaud Legrand figure sans doute parmi les plus beaux masterclass jamais réalisés : sémiologue de formation, spécialisé dans les musiques antiques et urbaines modernes, il captive un auditoire entre deux illustrations guitaristiques. Le gallois Gareth Pearson est l’un des musiciens acoustiques les plus surprenants du moment. Picking et fingerstyle endiablés revisitent les œuvres de Michael Jackson, Radiohead et Bruno Mars. Jean-Félix Lalanne et Eric Gombart sont deux musiciens hors normes dans l’Hexagone guitare. De multiples influences émanent de leurs compositions entre picking et jazz. Yan Péchin, Jean-Claude Rapin défendent avec brio les couleurs électriques de l’instrument. Et que dire de Claude Engel et Jean-Pierre Bucolo en concert au Dadgad café, qui ont écumé des centaines de scènes en accompagnant les plus grands chanteurs français ?
Une sortie en Ford
Le feu d’artifice final a été confié à Brice Delage and his city slackers, du fuzz à foison. Parfait pour chauffer la salle avant l’entrée sur scène de Robben Ford, qualifié comme l’un des 100 meilleurs guitaristes de tous les temps : le maestro en quatuor. Le six-cordiste a accompagné avec le succès qu’on lui connait Joni Mitchell, Miles Davis, George Harrison ou Bob Dylan …Excusez du peu !
Les plus belles guitares créées par les artistes ou artisans luthiers ont ajouté du rêve aux conventionnistes : des bois classiques, mais aussi des fruitiers comme pour répondre aux nécessités du développement durable. Il sera difficile par la suite d’approcher avec autant de réussite cette édition qui marquera l’histoire du festival.
Le Canadien Manéli, dans la lignée de Tommy Emmanuel.
Arnaud Legrand captive son auditoire autant par son lyrisme que par son jeu.
La chaîne guitare retransmet le festival sur les ondes avec des interviews.
Le luthier Philippe Berne s’aventure aussi dans la conception d’instruments hybrides.
Le Guitarbroc permet de trouver toutes sortes de guitares, de la simple étude à parfois une légende.
Yan Péchin, guitariste et arrangeur des plus grands.
Le salon de la lutherie, pour essayer des prototypes voire plus.