Festival de l’écrit : un voyage littéraire et émotionnel
Ce mardi 10 octobre, des associations se sont réunies à l’atelier Canopé pour le Festival de l’écrit. Avec des ateliers à la rencontre de pratiques artistiques et des lectures de poèmes en musique, les participants se sont livrés sur leurs parcours de vie souvent très difficiles.
La 27ème édition du Festival de l’écrit s’est déroulée ce mardi 10 octobre, à l’Atelier Canopé. Le matin, les participants ont participé à des atelier slam, d’écriture, d’écriture sur argile, et ont échangé sur le vivre et le faire ensemble lors d’une discussion organisée.
L’après-midi le travail d’écriture réalisé pendant plusieurs mois par des bénéficiaires d’associations, des patients d’hôpital psychiatrique ou des détenus de la maison d’arrêt a été dévoilé en musique. Un moment suivi par une remise de prix.
Ecrire autrement
« Notre objectif est de donner le goût et l’envie d’écrire grâce à une approche ludique », souligne Edris Abdel Sayed, directeur pédagogique de l’association Initiales, qui vise à faciliter l’accès à l’autonomie, à la culture et à la citoyenneté des personnes faisant face à l’illettrisme.
Ce qui semble fonctionner. A l’atelier organisé par l’association Cultures 21, Shafiqa est ravie de son temps passé à écrire sur une plaque d’argile avec un stylet. « C’est une activité plaisir où l’on se fait de nouveaux amis et où l’on parle français », se réjouit celle qui apprend la langue de Molière seulement depuis quelques mois.
A l’atelier d’écriture slam, une jeune de l’Ecole de la deuxième chance a retrouvé son inspiration. « C’était compliqué de trouver l’imagination, mais l’intervenante m’a aiguillée et je me suis replongée dans mes vacances d’enfance au camping », confie Ophélie.
Textes poignants
Cathy Lutete, de l’association La Déclam’, qui propose l’atelier slam et qui intervient tout au long de l’année à la maison d’arrêt de Chaumont voit également les bénéfices de ce programme mené par Initiales. « On redonne le goût de l’écriture avec une approche qui passe avant tout par le bien-être et qui se concrétise par la publication d’un livre. Cela valorise des personnes qui sont en marge de la société. »
L’événement a été marqué par la lecture en musique de 80 textes, écrits tout au long de l’année dans le cadre du Festival, faite par Céline Bardin, accompagnée par le musicien Vincent Bardin. Une centaine de personnes sont venues les écouter. De l’Afrique de l’Ouest à l’Ukraine en passant par les champs de colza haut-marnais, les récits ont plongé les spectateurs dans les guerres civiles, l’enfermement, le suicide, mais aussi l’espoir, la joie et l’amour. Un voyage littéraire qui a tantôt laissé des sourire apparaître tantôt des larmes monter.
j.guinamard@jhm.fr