Festival Bernard Dimey : occasion d’un plaidoyer pour la culture
Culture. Ce mercredi 17 mai, le centre culturel Robert Henry de Nogent a accueilli l’inauguration de la 22e édition du festival Bernard Dimey. Dans son discours, le président de l’association du même nom fait état d’une période difficile pour le secteur de la culture, ce qui se répercute sur le festival.
« Je ne parlerai pas de… » Jean-Paul Dupont, le président de l’association Bernard Dimey, a répété ce début phrase mainte fois lors de l’inauguration du festival, qui s’est déroulée ce mercredi 17 mai, au centre culturel Robert Henry, à Nogent.
Il s’est désolé d’une étude de Médiamétrie indiquant que 30 % des sondés ne vont plus à des spectacles depuis la période Covid, d’un appauvrissement généralisé de la culture avec l’anglais, de la consommation de culture, des grands festivals rachetés par de grands groupes privés, des petits festivals qui se meurent ou encore de la retraite à 64 ans. « Voilà tout ce dont je ne vous ai pas parlé et ce que vous n’avez pas entendu », a-t-il conclu.
Budget en baisse
Cette conjoncture se répercutera sur la prochaine édition du festival Bernard Dimey. L’année prochaine, son budget sera amputé de 20 %. Il passera de quelque 50 000 € à environ 40 000 €. Pour cause, depuis une dizaine d’années, les subventions et les participants au festival ne font que baisser. A l’opposé, les coûts ne font qu’augmenter. Cela se traduira par une suppression des spectacles de 15 h et par des concerts plus courts.
La maire de Nogent Anne-Marie Nédélec a été plus optimiste, rappelant que l’année prochaine, le festival profitera d’un nouvel hôtel restaurant, remplaçant l’hôtel du commerce, qui devrait ouvrir à la fin de l’année, voire début 2024. La représentante du président du Grand Est Franck Leroy a également été plus encourageante. « La région est exigeante, si vous êtes soutenus, c’est que le festival a le niveau d’exigence. »
Quoiqu’il en soit, cela ne change pas l’ADN du festival Bernard Dimey, marqué par la volonté d’être accessible à tous les publics. Ainsi, 500 places ont été offertes à des associations, notamment les Restos du cœur et le Secours Populaire.
Julia Guinamard
j.guinamard@jhm.fr
Un livre inédit sur Bernard Dimey
L’inauguration du festival Bernard Dimey a été marquée par la présentation en avant-première du livre “Bernard Dimey, le destin contrarié d’un poète hors norme”, écrit par Francis Couvreux. Ce Chaumontais a découvert Bernard Dimey à la télévision, quand il avait 18 ans. De fil en aiguille, il apprend qu’il est Nogentais. En se mettant à sa recherche, il découvre que le poète habite désormais à Paris… mais que sa mère est toujours à Chaumont !
Ni une ni deux, Francis Couvreux ouvre le bottin et appelle la mère de Bernard Dimey. Il la rencontrera, puis il fera la connaissance du poète. Il le verra à six reprises. « C’est la personne qui m’a le plus marqué, en tant que poète, mais aussi en tant qu’homme. » En fouillant dans sa « dimeythèque », il a retracé la vie du poète dans ce livre. « Je donne ma vision, chacun a la sienne. » L’ouvrage est illustré avec près de 130 documents et photographies.