Fermeture de la SPA de Chaumont : un effet papillon à craindre…
L’annonce de l’éventuelle fermeture de la SPA de Valdelancourt a généré, dans le milieu associatif qui a embrassé la cause animale, de sérieuse craintes quant à l’avenir. Explications.
«Ce sera une vraie catastrophe ! Quand je vois le nombre d’animaux qu’on nous demande de prendre en charge alors qu’il y a une SPA pas très loin, je crains que cela n’empire.» Marjorie Gauthier, présidente de l’association langroise des 4 Pattes au pays des 4 lacs, ne cache pas son inquiétude après l’annonce de la probable fermeture de la SPA de Valdelancourt. Une éventualité exprimée par le siège parisien de la Société protectrice des animaux, argumentée par une nécessité de remise aux normes coûteuse du refuge haut-marnais. «C’est une grosse société et je ne peux pas croire qu’ils n’ont pas les moyens de remettre aux normes. J’ai surtout l’impression qu’ils veulent fermer parce que c’est en Haute-Marne et que ce n’est pas rentable», ajoute Julie Mey, présidente de l’association Félins orphelins basée à Villegusien-le-Lac.
Des mots, parfois durs, qui reflètent surtout des inquiétudes profondes quant à l’avenir si toutefois cette éventualité venait à se concrétiser. Car au final, entre Saint-Dizier et Dijon, il n’y aurait plus rien hormis ces petites associations locales qui font ce qu’elles peuvent. Défense des animaux maltraités, régulation des population errantes, soins des animaux malades et donc prévention d’une épidémie quelconque, relais local pour l’adoption de ces animaux, leurs actions sont diverses et peu connues et encore moins reconnues.
A Langres, Les 4 pattes au pays des 4 lacs ont une convention avec la Ville et l’an dernier les bénévoles ont prélevé 80 chats errants, dont quasiment autant de mâles que de femelles. «On peut considérer le chiffre comme peu élevé. Mais un couple de chats, en quatre ans seulement, peut donner naissance à près de 20 000 petits…» Des chiffres inattendus mais qui parlent d’eux-mêmes, parce que si rien n’est fait pour contrôler la natalité des félins des rues, cela peut vite amener une problématique plus sérieuse pour les habitants. «Par le biais de cette convention, notre mission est d’attraper les chats errants, de les emmener chez un vétérinaire où ils sont stérilisés et marqués pour être identifiés avant d’être, soit relâchés à l’endroit de leur capture soit proposés à l’adoption. Cela dépend s’ils sont sociables ou pas.» Un travail qui est doublé par une alerte dans les cas de suspicion de maltraitance que ce soit de chiens, de chats ou encore d’animaux de ferme.
Pétition en ligne
«Nous travaillons en lien avec toutes les autres associations du territoire, mais aussi avec la SPA et si elle ferme il faudra une vraie réflexion avec les collectivités pour qu’elles nous aident peut-être un peu plus ou pour trouver une solution, car j’ai bien peur que l’on se retourne de plus en plus vers nous, associations locales. Or, nous ne pourrons pas pousser les murs. Nous avons tous un nombre de places limité afin de pouvoir nous occuper convenablement de nos pensionnaires», poursuis Julie Mey. Une crainte partagée par Marjorie Gauthier : «Actuellement les travaux du refuge ne sont pas terminés et je ne peux plus accueillir de chiens. Mais si on nous signale des chiens victimes de maltraitance, qui va les prendre en charge si la SPA ferme ?» Bien souvent militantes contre l’euthanasie des animaux, sauf en cas de fin de vie en souffrance, les associations craignent aussi que le vide laissé ne laisse la place à cette issue pour ces animaux abandonnés.
Toutes plaident forcément en faveur du maintien de la SPA de Valdelancourt et une pétition a été mise en ligne sur le site change.org, mais certains ont aussi des idées pour faire pencher la balance : la loi. «Toutes les communes devrait signer une convention pour les animaux en divagation avec une fourrière et la SPA, de fait il faudrait sans doute y regarder à deux fois avant de fermer…»
Patricia Charmelot