Fermeture de Burton : « Ce magasin, c’est toute ma vie »
Samedi 25 février, 26 magasins Burton sur les 109 que comptaient l’enseigne en France ont fermé leurs portes définitivement. Celui de Saint-Dizier n’a pas échappé à la sentence, laissant ses deux salariées le cœur lourd.
Nouveau coup de massue pour le centre-ville. Après les départs de Bonobo, Cache-Cache et Bréal pour le Chêne Saint-Amand, la fermeture de Zapa et de Camaïeu, c’est Burton, un des plus anciens magasins de la ville, qui a fermé définitivement ses portes ce samedi 25 février. Un coup dur aussi pour ses deux salariées.
« J’ai le cœur lourd ce soir. Ce magasin, c’est toute ma vie », reconnaît Laurence Beisser, responsable du magasin. « Je suis arrivée ici à 15 ans. A l’époque, ça s’appelait “Le Palais du Vêtement”. J’ai commencé apprentie, je finis responsable. C’était ma maison. Je connais le moindre recoin du bâtiment… »
« La décision vient du siège. Ils ont fait des choix, c’est comme ça. C’est dur à digérer. »
Laurence Beisser, responsable du magasin Burton de Saint-Dizier
Pour Laurence et Julia, vendeuse depuis cinq ans chez Burton, la nouvelle est tombée il y a quelques jours seulement. « On savait qu’on n’était pas très bien depuis un petit moment, mais on a eu la date réelle de fermeture seulement en début de semaine », explique Laurence Beisser. « La décision vient du siège. Ils ont fait des choix, c’est comme ça. C’est dur à digérer. » A peine le temps de brader le stock ; moins 70 % sur tout le magasin. Et à quelques minutes de la fermeture définitive, samedi soir, il ne restait plus grand-chose sur les portants.
Certains clients de Burton sont devenus des amis
« Quand on voit le magasin tout vide, comme ça, ça fait mal. Mais on va essayer de garder le sourire. Après tout, c’est comme ça que les clients nous connaissent ! », lance la responsable du Burton de Saint-Dizier. Des clients et même plus que ça. Car au fil du temps, certains sont devenus des amis. « On a connu de très bons clients, qui ont vieilli en même temps que la vendeuse ! », sourit Laurence Beisser. « Depuis ce matin, on a reçu beaucoup de soutien et même des cadeaux. »
« On forme un super binôme »
A l’image de Luigia Laborde, « fidèle cliente jusqu’au bout », qui a tenu à faire la fermeture aux côtés de Laurence et Julia. Deux salariées, qui en seulement cinq ans de travail ensemble chez Burton, ont aussi noué de profonds liens. « Je suis très bien ici avec ma coach ! On forme un super binôme. On n’a même plus besoin de se parler pour se comprendre », se réjouit Julia.
« Et il n’y a pas un jour sans qu’on se téléphone ! », ajoute Laurence. « On a toujours travaillé dans la bonne humeur. En partant ce soir, je vais me dire que je pars en vacances. Mais il va falloir rebondir. » A 53 ans, Laurence Beisser espère retrouver un emploi dans le secteur du vêtement haut de gamme, dans lequel elle a travaillé toute sa vie.
P.-J. P.
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