Femmes et emploi à 50 ans : se faire confiance
Règnent encore beaucoup d’idées reçues sur les femmes et l’emploi autour de 50 ans, sujet très en vogue. Difficultés, discriminations, « mises au placard »… « Faux », explique Catherine Berthet, conseillère Pôle Emploi Chaumont, particulièrement impliquée dans l’accompagnement des femmes de retour sur le marché du travail. Elle est catégorique : « ce que femme veut, elle le peut ».
« L’âge n’est plus un problème de nos jours. Les employeurs recherchent un savoir faire, mais surtout un savoir être ». En d’autres termes, la personnalité fait autant si ce n’est plus que les diplômes ou qualifications. Adaptabilité, fiabilité, maturité : une femme autour de la cinquantaine inspire confiance, et rassure. «Sa vie est faite, elle est « posée », et riche de multiples savoir-faire. A 50 ans, on a élevé les enfants. Ce qui signifie capacité d’écoute, solidité, agilité à tout concilier », assure Catherine Berthet, conseillère Pôle Emploi. Et ça, c’est du talent.
Reprendre confiance
La perte d’emploi est un choc, des femmes le vivent comme un échec. Or, acter un vrai temps de pause est souvent indispensable pour faire le point, un bilan de compétences ou une réflexion sur un nouveau métier. « Une femme de 50 ans se focalise davantage sur les années qu’il lui reste à faire, surtout depuis l’allongement du temps de cotisation. Elle en oublie souvent les extraordinaires acquis dont elle dispose. Nous sommes là pour mettre tout ça en lumière, en décortiquant des parcours souvent très riches. Parler, accepter de s’entendre dire : « tu sais faire ça, ça et ça » », constate Catherine Berthet.
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Un conseiller emploi ou un proche, l’important est de verbaliser les diverses expériences pour voir émerger les savoir-faire (un peu) oubliés, et pourquoi pas, des désirs professionnels… oubliés eux aussi.
La bonne stratégie pour retrouver un emploi
Ne pas se précipiter, surtout. Inquiètes, les femmes veulent souvent « trouver » tout de suite. « Le temps de faire un point sur l’orientation, et le moral remonte. Bien être en adéquation avec les envies, les compétences, le statut familial, la mobilité, la santé. » Catherine Berthet insiste sur tous ces points comme gages de succès de la reprise professionnelle. Elle ajoute : « Je sais, je veux, je peux ! Ne se donner aucune limite. Ne pas y arriver, mais pourquoi ? ».
D’autant qu’il y a pléthore d’outils à disposition pour se redonner confiance. Formations, mises à niveau numérique : parler de son projet, encore et toujours. Les femmes d’une cinquantaine d’années ont tendance à cloisonner inconsciemment le champ des possibles. Catherine Berthet admet : « Les femmes qui ont des compétences en secrétariat par exemple vont se borner à chercher un poste d’agent administratif. Or on peut élargir à agent d’accueil, assistant d’éducation… Toutes les compétences sont transférables ».
Le mot de la fin ? Se faire confiance mesdames, savoir ce qu’on ne veut plus, et apprendre à reconnaître ce qu’on vaut. Les limites dans la vie sont souvent celles qu’on se fixe.
Elise Sylvestre