Tour de France : Félix Gall a gagné en confiance

Epatant lors du dernier Tour de Suisse, Félix Gall a décroché le “Graal”, mercredi 19 juillet, en s’adjugeant la victoire lors de l’étape-reine de ce Tour de France. Au classement général, l’Autrichien a gagné deux rangs en passant de la 10^e à la 8^e place.

Deux ans après la victoire de Patrick Konrad à Saint-Gaudens, l’Autriche a été de nouveau à l’honneur, avec le succès, mercredi 19 juillet, de Félix Gall, de la formation tricolore AG2R Citroën Team. Une victoire qui fera date pour l’Autrichien, puisqu’il s’est imposé lors de l’étape-reine de cette 110e Grande Boucle, ainsi que pour AG2R et son manager Vincent Lavenu qui décrochent une troisième victoire consécutive dans les Alpes sur la Grande Boucle, après Tignes et Châtel. Félix Gall revient sur son succès du jour.

Vous avez beaucoup remercié votre équipe à la télévision. Est-ce à dire que vous n’étiez pas à la bonne place avant de rejoindre cette équipe ?

Félix Gall (AG2R Citroën Team) : « Oui c’est exactement ça. Il y a des équipes qui ne conviennent pas à certaines personnalités. Je n’avais plus confiance en mes moyens avant de rejoindre AG2R qui a vu quelque chose en moi. C’est une chance. Le processus fut assez lent, mais au final, il se révèle payant. Je leur en suis très reconnaissant. »

Comme il n’y a que six points avec Giulio Ciccone concernant la lutte pour le maillot à pois, pensez-vous pouvoir gagner le classement de la montagne ?

F. G. : « Je n’ai pas du tout pensé à cela. C’est quelque chose dont on doit encore parler avec l’équipe. Pour l’instant nous sommes très contents de cette victoire d’étape. Bien sûr avoir un maillot distinctif dans le Tour de France, c’est spécial. Je ne peux pas encore répondre à cette question. »

Aviez-vous confiance en vous en début de Tour de France ?

F. G. : « C’est seulement mon deuxième grand Tour. Tout ce qui s’est passé pour moi est une nouvelle expérience. Le Tour de France est une course très particulière. J’ai beaucoup gagné en confiance ces derniers jours. Mon avenir est peut-être celui d’un coureur pour le classement général. Je sais que cela demande beaucoup d’énergie. Je vais d’abord apprécier la victoire du jour et ensuite voir ce que l’on peut faire à l’avenir. »

Comment se fait-il qu’avec votre succès d’étape au Tour de Suisse en juin, vous avez perdu confiance en début de cette Grande Boucle, en perdant cinq minutes lors de la seconde étape ?

F. G. : « C’est une bonne question, mais malheureusement je n’ai pas la réponse. Déjà lors de la première étape, je ne me sentais pas super bien. J’étais complètement bloqué dans la suivante. Mon approche du Tour n’a pas été parfaite au niveau de l’entraînement. Je suis arrivé peut-être trop frais. »

Recueillis par R. R.

Le fait du jour : Ciccone va encore devoir résister pour le maillot à pois

Le Tour de France aura basculé pour la victoire finale lors des deux dernières étapes alpestres. L’étape-reine de cette Grande Boucle, disputée mercredi 19 juillet, a confirmé le contre-la-montre de la veille, à savoir la domination implacable de Jonas Vingegaard.
A quatre jours de l’arrivée à Paris, le seul suspense de cette 110e édition concerne la lutte pour le maillot à pois, la propriété pour l’instant de l’Italien Giulio Ciccone (Lidl-Trek). Déclaré positif au Covid, trois jours avant de prendre le départ du Tour d’Italie, le coureur transalpin avait revu ses objectifs s’agissant de
la Grande Boucle.
En fin stratège, mardi, où il a pris les points du grimpeur sur le chrono, Giulio Ciccone, en parvenant à distancer Jonas Vingegaard, vainqueur de trois étapes sur le Tour d’Italie et le classement de la montagne sur cette même épreuve en 2019, s’est jeté immédiatement dans l’échappée, mercredi, afin d’essayer de consolider son maillot à pois. Et l’opération s’est avérée plutôt concluante pour le coureur de la formation Lidl-Trek qui raflait tous les points du Col des Saisies, du Cormet de Roseland et de la côte de Longefoy. Une belle moisson réalisée par Ciccone, surtout que l’Américain Nelson Powless n’était pas en mesure de se hisser dans l’échappée.
En revanche, il devait céder à 32 kilomètres de l’arrivée, dès les premières pentes du col de la Loze, le toit du Tour de cette édition.   Il va devoir batailler jusqu’à l’avant-dernière étape dans les Vosges, car le vainqueur du jour, Félix Gall, a empoché de très nombreux points en passant au sommet du col de la Loze.
L’écart est plus que ténu, puisque Ciccone comptabilise 88 points contre 82 points pour l’Autrichien, une longueur de plus que Jonas Vingegaard. Il ne pourra pas se reposer sur ses lauriers, car Félix Gall ne débranchera pas jusqu’à Paris et fera tout pour ramener le maillot à pois sur les Champs-Elysées. Autant dire que cela promet une belle bataille dans les Vosges.
Alors que les deux prochaines étapes (aujourd’hui et demain) sont promises aux sprinteurs, l’arrivée au Markstein scellera le meilleur grimpeur de ce Tour. Et contrairement aux trois dernières années, le maillot jaune ne revêtira peut-être pas le paletot à pois. Tadej Pogacar avait réussi le “doublé” en 2020 et 2021 avant que Jonas Vingegaard ne l’imite en 2022. Qui de Giulio Ciconne ou de Félix Gall portera le maillot de meilleur grimpeur ? Là est toute la question de cette fin de Tour.

R. R.