Fédération de pêche : « On est déjà en étiage »
Pour la Fédération de pêche de Haute-Marne, les cours d’eau qui ont été restaurés s’en tirent globalement mieux en période sèche.
Les équipes de la Fédération de pêche ne sont pas encore en alerte, mais elles veillent au grain. Technicien, Martial Gil assure que la situation n’est pour l’heure « pas pénalisante pour la vie des cours d’eau, mais c’est plus en prévision des semaines à venir. D’autant qu’il n’y a pas de réserves qui nous permettraient de dire que l’on va tenir ».
Les pluies d’avril ont eu le mérite de faire monter le niveau extrêmement bas des cours d’eau au moment de l’ouverture de la truite, en mars. Depuis, entre l’absence de précipitations et la chaleur, le niveau baisse. « Nous observons une fréquence d’assec plus importante, plus régulière et plus longue », reprend Martial Gil.
Éprouvant pour la truite
Par ricochet, le niveau très bas a aussi pour effet « de concentrer les polluants, d’avoir une eau moins oxygénée et une température plus élevée ». Poisson d’eau vive et fraîche, la truite est sensible à ces fluctuations. « La truite est très à l’aise entre 4 et 18° C. Entre 19 et 22° C, elle est en situation de stress. Entre 22 et 25° C, elle survit. Au-delà de 25 ° C, elle meurt », détaille Martial Gil. A contrario, le chevesne supporte mieux les eaux plus chaudes. Mais la truite à d’incroyables capacités de survie. « Elle s’abrite dans les sous-berges ou les résurgences et par chance on voit que lorsque les niveaux remontent, les cours d’eau sont de nouveau colonisés. On trouve des truitelles. »
« Les rivières sont les cours d’eau qui résistent le mieux aux changements climatiques. La restauration des cours d’eau est un moyen de limiter les effets du réchauffement. » Cela vaut pour les zones humides, reméandrements et la désimperméabilisation des sols. Les cours d’eau intacts ou restaurés supportent mieux les fortes chaleurs combinées à la sécheresse.
S. C. S.
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