FDPL : « La vache n’est pas un problème, c’est une solution »

La Fédération départementale des producteurs de lait (FDPL) tenait son assemblée générale, ce 29 mars, au lycée Pisani. Il a été question des prix du lait, des installations, mais aussi du contexte agricole plus général.

Les adhérents de la FPL avaient rendez-vous pour une journée d’échanges au lycée Pisani. Le rapport d’activité a permis de passer en revue les actions menées au cours de l’année écoulée : Rencontre avec les jeunes en formation pour se faire connaître et nouer des liens avec ceux qui projettent de s’installer ; blocage des laiteries ; Rencontre avec les directeurs de magasins pour les déréférencements… « Nous menons des actions dans le but d’avoir des prix rémunérateurs, pour la défense d’un métier et d’une passion », observait Florent Cressot, président de la FDPL 52.

Le président a également souhaité lancer un appel : « Le Conseil d’administration manque de bras. J’invite tous ceux qui le souhaitent à nous rejoindre. Nous faisons des réunions, mais on a aussi du travail dans nos fermes ! On a besoin que les éleveurs s’impliquent pour défendre le prix du lait. » Et ce dernier de galvaniser les troupes en rappelant que « la vache n’est pas un problème, c’est une solution ».

Les trophées des mauvais payeurs

La directrice de la FDPL, Caroline Guillaume, est revenue sur les prix du lait au cours de l’année écoulée. Au total, 254 millions de litres de lait ont été collectés en Haute-Marne en 2023.

Soucieuse de détendre l’atmosphère avec un sujet qui fâche tout de même, l’équipe de la FDPL de Haute-Marne a organisé une cérémonie fictive de remise des trophées aux mauvais payeurs. Ont été mis à l’honneur : Lactalis, Savencia et Eurial Lait. Le tout avec humour, masques des patrons et bonnets d’ânes. « C’est une triste réalité : nous produisons du lait de qualité sans être rémunérés au juste prix. Certains font des bénéfices sur le dos des producteurs », martelait Florent Cressot.

Directrice d’Agriculture stratégies, Alessandra Kirsch a livré une présentation du secteur. Cette dernière a mis en exergue des besoins de plus en plus importants en matière de fromage. « On en a de plus en plus qui vient de l’extérieur, pour aller sur les pizzas par exemple ». Ainsi, « un tiers de la consommation nationale de fromage est couverte par des importations ». Elle pointait aussi un autre fait : « En France, on exporte du beurre gastronomique et on importe du beurre de mauvaise qualité ». Environ 40 % du lait part à l’export. Par ailleurs, « six départs d’exploitants sur dix ne sont pas remplacés. Il y a des installations, mais on ressent l’effet des « boomers » ».

Alessandra Kirsch a aussi parlé de ce qui va bien et dont on parle moins : « Il y a eu la remise des bonnets d’âne aux mauvais payeurs, mais il y a trois ans, on n’aurait pas imaginé que ces entreprises payeraient ça. » Et de conclure sur une note d’espoir en soulignant que sur ces dernières années « on n’a jamais eu de telles marges sur le lait depuis 2014 ».

S. C. S.

Agri Emploi : encore des projets

L’assemblée a aussi été l’occasion de mettre à l’honneur la progression d’Agri Emploi. Cette entité d’une quinzaine de salariés connaît une belle progression et répond aux besoins de main d’œuvre partagée des fermes.  Quelque 47 exploitations ont été visitées pour définir les besoins ; 130 CV reçus et des formations mises en place avec Pisani. Entre autres projets, Agri Emploi projette de lancer un secrétariat partagé et des journées management.