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Faut-il vraiment supprimer les péages ? – L’édito de Jean-Jacques Manceau

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Pour ou contre les péages ? On devine déjà la réponse des automobilistes haut-marnais, contraints de se déplacer en voiture, qui se délestent de 4,40 euros pour se rendre de Langres à Dijon, ou de 6,40 euros pour parcourir les 103 kilomètres qui séparent Chaumont et Troyes.

D’ailleurs, à l’heure où l’on parle d’une hausse record de 8 % des tarifs des péages, dès le mois de février 2023, certaines voix s’élèvent pour réclamer un blocage des prix, voire une baisse ou même une suppression des péages, au nom de la défense du pouvoir d’achat des ménages. Les Français dépensent, en moyenne, la bagatelle de 135 euros par an pour pouvoir emprunter les autoroutes.

Mais est-ce vraiment une bonne idée ? Le très sérieux cabinet d’experts économiques Asterès a calculé qu’une suppression des péages génèrerait un gain de pouvoir d’achat annuel total de 1,1 milliard d’euros pour la moitié des ménages les plus modestes. Conséquent !

En revanche, il coûterait 5 milliards à l’État en perte de recettes fiscales. Embêtant, car c’est avec ce même pactole qui le gouvernement peut justement soutenir le pouvoir d’achat des plus modestes.

Plus crédible qu’une suppression, une baisse de 10 % des tarifs des péages engendrerait un gain de pouvoir d’achat moyen limité à 14 euros par an et par ménage, et de seulement 7 euros pour la moitié des ménages les plus modestes. Car les péages sont principalement payés par les entreprises, notamment les transporteurs, et par les Français les plus aisés qui se déplacent plus souvent et plus loin. Ils dépensent cinq fois plus que les ménages les plus modestes (373 euros contre 71 euros).

Cette même baisse de 10 % correspondrait à une division par deux des marges des sociétés autoroutières, et donc une baisse des investissements dans l’entretien et la sécurité des autoroutes.

La baisse ou la fin des péages relève donc plus de l’idée politique simpliste et populiste que de la mesure sociale susceptible d’accroître significativement le pouvoir d’achat des classes populaires et moyennes.

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