Parrainages : faut-il réformer le système ?
Certains candidats sont à la peine pour recueillir les sacro-saintes 500 signatures qui leur ouvriraient la porte de la candidature à l’élection présidentielle. Dans le même temps, les maires sont mis en porte-à-faux dans ce système. Est-il temps de passer à autre chose ?
Officiellement, la collecte des parrainages démarre le 30 janvier et prendra fin le 4 mars. Mais les candidats à la candidature ou leurs représentants labourent le terrain depuis déjà un bon moment. Objectif : recueillir les 500 signatures d’élus qui permettent d’être officiellement candidat à l’élection présidentielle. On parle souvent du parrainage des maires. Certes, ce sont les élus les plus nombreux à pouvoir parrainer. Ils sont 35 000 en France. Mais, au total, ce sont 42 000 élus qui peuvent accorder leur signature : les Parlementaires, les députés européens, et plus près de nous les conseillers départementaux et régionaux sans oublier les présidents des intercommunalités.
Mais ce sont les maires qui sont sous le feu des projecteurs en cette période car c’est vers eux que se tournent, non pas forcément les petits candidats mais ceux qui sont à la peine pour rassembler les 500 parrainages.
Nombre de candidats appellent à la réforme du système, d’Éric Zemmour à Jean-Luc Mélenchon en passant par Marine Le Pen pour ne citer qu’eux. Car pour eux, obtenir les parrainages n’est pas une simple formalité.
« Parrainer est considéré comme un soutien »
Les maires ne sont pas non plus à la noce dans ce système et très nombreux sont ceux à botter en touche en ne parrainant personne pour éviter de faire l’objet de critiques. Car, depuis 2016, la liste entière des « parrains » d’un candidat est publiée au Journal officiel. « Cette transparence ne me gêne pas », commente Anne-Marie Nédélec, la présidente des maires de Haute-Marne. La maire de Nogent trouve aussi tout à fait logique qu’il existe ce filtre des 500 signatures pour éviter une multitude de candidatures farfelues. Mais elle comprend et partage le malaise des maires. « Lorsque l’on parraine un candidat, on est forcément associé à ce candidat et c’est considéré comme un soutien, surtout à l’heure des réseaux sociaux. Oui, ça met mal à l’aise les maires car, le plus souvent, dans leur commune, ils sont élus sans étiquette politique », ajoute la présidente de l’AMF 52.
Elle comprend donc le choix des maires de ne parrainer aucun candidat. C’est d’ailleurs le choix qu’elle a aussi fait.
Un parrainage de soutien et un parrainage républicain ?
Anne-Marie Nédélec est donc pour l’amélioration du système sans forcément envisager qu’il puisse contourner totalement les élus locaux. « Il faudrait que le maire puisse parrainer un candidat en cochant une des deux cases : il parraine soit parce qu’il soutient ce candidat, soit parce qu’il veut contribuer au respect du jeu démocratique », détaille Anne-Marie Nédélec. Des pistes sont avancées pour réformer le système : par exemple, donner aux maires deux parrainages, l’un de soutien, l’autre dit républicain ou encore permettre l’ouverture à des parrainages citoyens. Mais, pour cette élection présidentielle 2022, c’est encore le parrainage unique qui s’impose avec de plus en plus de maires qui vont rester neutres dans la bataille de la candidature.
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C. C.
c.clement@jhm.fr