Famille d’accueil, quand le cœur parle à Verbiesles

A Verbiesles, une famille d’accueil héberge une maman ukrainienne, son fils et leur chien. Olga raconte son exode vers la France et leur accueil en Haute-Marne.

Une maman, son fils et le chien de la famille sont arrivés d’Ukraine en France. Un périple de 10 jours avant d’arriver à Chaumont, hébergée par Tatiana une compatriote déjà très engagée pour ne pas dire submergée par l’afflux de dons et l’accueil indispensable de ceux qui sont dans le désespoir.

Depuis peu, Olga la maman, Filip et Pango, le chien dalmatien de la famille, sont hébergés à Verbiesles, dans une famille d’accueil touchée par la détresse de ce peuple.

Le jour de son anniversaire Olga s’en souvient très bien : Kiev, 24 février, jour du début du conflit. Suivront l’angoisse, l’inquiétude, la peur… Devant l’ampleur que prend la situation Peter, le papa décide de mettre sa famille à l’abri en les envoyant hors de l’Ukraine sans attendre. Le 26, il les accompagne alors à la frontière roumaine et reste avec eux pendant une semaine, retardant la difficile séparation, Peter devant rester pour soutenir son pays.

Pour Olga c’est le début d’un dur trajet. La présence du chien n’autorise pas de rester en Roumanie, ni en Bulgarie ni en République Tchèque. Finalement le contact de Tatiana permet à la famille de rejoindre la France puis Chaumont. A Verbiesles, la famille d’accueil qui assume tout est aux petits soins. « Filip, 10 ans,  maîtrise bien l’anglais et on se débrouille » assure le couple qui a agit sur un coup de cœur et ne regrette absolument pas cette démarche. Ils regrettent la position de la Préfecture indiquant que le logement chez l’habitant ne sera pas retenu. “Le cœur a ses raisons que la raison n’a pas”, résument-ils.

Champion de tennis

Dans son pays, le petit Filip est un champion de tennis. La fédération ukrainienne de tennis a contacté la fédération française afin que le jeune puisse continuer ses entraînements et ne pas perdre ses acquis.

Les communications avec la famille ukrainienne sont aléatoires et donnent des nouvelles alarmantes. La population civile est visée et devant le domicile de la grand-mère d’Olga, trois tanks sont postés et tirent à vue sur la population. On enterre les morts dans les cours à défaut de cimetière et les approvisionnements sont rares. Olga rêve d’un retour dans son pays, elle est très reconnaissante de l’accueil qui lui est réservé et espère comme nous tous un retour à la normale proche.

De notre correspondant Norbert Monzein