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Famille d’accueil : « La charge de travail est plus importante »

Une famille d’accueil pointe du doigt les failles de la protection de l’enfance. (Photo d’illustration).

S’occuper d’enfants écorchés par la vie n’est déjà pas simple en temps normal, mais depuis quelques années, les familles d’accueil doivent faire face à d’autres problématiques plus structurelles. Ces dernières seraient sur la voie de la résolution.  

Cela fait maintenant plus de huit ans que Marc*, habitant dans l’agglomération Grand Saint-Dizier, Der et Vallées, est « tonton ». Comprenez ici non pas oncle sous sa définition initiale. Non, ici, « tonton » est plutôt le surnom que lui donnent les enfants à l’environnement familial difficile qu’il héberge le temps que leur situation s’arrange. Le tout avec l’aide d’une équipe pluridisciplinaire. « On est un peu leur bulle de protection », image-t-il. 

Se sentir « maltraitants maltraités  »

Mais depuis deux voire trois ans, ce bouclier présente quelques faiblesses. Selon Marc et sa compagne, s’occupant aujourd’hui d’un enfant, son accompagnement pâtit des impératifs auxquels ils doivent désormais se conformer. « La charge de travail est plus importante. Dorénavant, on doit gérer les rendez-vous médicaux ou par exemple les colonies de vacances. Avant, ce n’était pas à nous de le faire. » Entre l’obligation de consulter les mails tous les jours, les feuilles de présence à remplir… l’administratif en général prend de plus en plus de place dans le quotidien.

Mais ce n’est pas la seule faille du système de protection de l’enfance. Cette famille d’accueil s’est, à plusieurs reprises, sentie démunie face à la détresse des enfants dont elle s’occupe, au point de parfois se considérer à des « maltraitants maltraités ». En cause, « un gros manque de communication avec les équipes pluridisciplinaires de la Circonscription d’action sociale ».

« Des fois, il y a quelques enfants qui peuvent être compliqués et on se retrouve sans personne. À un moment, on a appelé la Circonscription d’action sociale et personne ne répondait », se remémore Marc. «On pense que c’est dû à un problème de surcharge de travail. Elle est tellement énorme qu’il n’y a rien qui bouge. Il se peut qu’on soit quinze jours à trois semaines sans avoir de réponses, alors que certaines problématiques doivent être réglées en urgence. » 

En effet, il peut y avoir de ça. Cette charge de travail importante, que rencontrent les éducateurs spécialisés de la Circonscription d’action sociale de Saint-Dizier, mais aussi d’autres employés, les avait conduits à organiser une journée de grève, mardi 27 juin. Parmi les facteurs mis en avant, un personnel en sous-effectif. 

Vers davantage de communication avec les familles d’accueil

Depuis cette date, les choses semblent toutefois s’être quelque peu améliorées. « Ils ont répondu à toutes nos attentes. Alors effectivement, tout n’est pas rose, mais ils nous ont écoutés », confie une représentante syndicale. « Au départ, on avait des renforts. Maintenant, on part sur des postes créés pour une durée de trois ans. C’est-à-dire que ce sera plus facile pour attirer des candidats. » La structure est également dépourvue de responsable et de son adjoint, mais là encore, une solution provisoire a été trouvée tout en suscitant des craintes. « On a des personnes de Chaumont qui viennent à tour de rôle. Pour l’instant, c’est de l’intérim qui fonctionne. Après, combien de temps ça va durer. »

Pour ce qui est du nombre conséquent de missions, celui-ci pourrait à l’avenir diminuer avec l’externalisation de certaines mesures. « En janvier, il devrait y avoir des mesures qui seront retirées du portefeuille des éducateurs spécialisés », se satisfait la représentante. 

La situation des familles d’accueil pourrait, elle aussi, aller dans le bon sens. Des groupes de travail devraient prochainement être mis en place. « C’est quelque chose qu’on demandait en amont du Covid. Ils vont retravailler sur la procédure pour qu’elles puissent se repérer, que tout le monde y trouve son compte. On est une équipe et il ne faut pas les oublier. » Malgré nos multiples sollicitations, le Conseil départemental, en charge de ce secteur, n’a pas répondu à nos questions. 

*Le prénom a été changé. 

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