Faire des bébés – L’édito de Christophe Bonnefoy
« Papa, comment on fait les bébés ? ». Cette publicité des années 90 est restée dans les esprits. Pas tant pour la réponse qu’on attendait d’un père légèrement désabusé, que pour l’humour qui se dégageait du spot imaginé pour Lactel.
Ne riez pas. En 2022, la question existentielle d’alors pourrait se poser à nouveau. Mais en des termes quelque peu différents : « Papa, y a-t-il vraiment urgence à faire des bébés ? ». Les prévisions de l’Insee viennent de tomber. Si la population française devrait ainsi continuer à croître jusqu’en 2044, certaines régions ont néanmoins du souci à se faire à l’horizon 2070. Sans surprise, si on veut résumer – et simplifier -, où il y a la mer et le soleil, il y a de l’espoir. En d’autres lieux, il n’y en aura que si on se remet… à faire des bébés, justement !
Au Nord, à l’Est et au Centre de la France, il va rapidement falloir retrouver le mode d’emploi. L’espérance de vie, chaque année un peu plus importante, ne suffira pas à elle seule à inverser les courbes démographiques. Egoïstement, nos yeux se portent immanquablement sur la Haute-Marne. Grand Est et Bourgogne – Franche-Comté perdraient à terme 14 % de leur population. Effrayant… si l’on ne fait pas le nécessaire pour enrayer le processus. On peut se dire, c’est logique, que le déclin est désormais inéluctable. Mais à l’inverse, on peut aussi se persuader que rien n’est jamais définitif.
On n’amènera jamais la mer à Langres, Chaumont ou Saint-Dizier. On peut en revanche essayer d’y faire souffler un vent d’optimisme. Disons naïvement qu’il suffit parfois d’y croire… et surtout activer, réactiver ou accélérer la machine à dégager les nuages.