Fabrice Le Cadre : des tours de contrôle

DANS LA VOITURE DE… Ou plutôt dans le bus de… Mercredi 25 octobre, jhm quotidien a suivi Fabrice Le Cadre, contrôleur Transdev, dans sa tournée de contrôle du réseau urbain Ticéa. En ce jour de pluie, on embarque sur la ligne 1A, depuis l’Hôtel de Ville…

« Deux bus doivent arriver à 14 h 14 et 14 h 16. Je vais voir lequel je prends en fonction du monde qu’il y aura. » En ce jour de pluie, Fabrice Le Cadre patiente à l’abri sous les arcades de l’avenue Marius-Cartier. Ou du moins, c’est ce que l’on pourrait croire, car le contrôleur du réseau de transport est déjà en pleine mission. « Quand j’arrive à un arrêt, je vérifie le poteau, l’affichage. Je regarde si tout est bien en ordre, lisible et d’actualité. » Car le contrôleur Transdev, qui opère sur les réseaux de Saint-Dizier, Bar-le-Duc et Verdun, ne se contente pas de vérifier les titres de transport des passagers.

Fabrice Le Cadre : « Je ne suis pas là que pour être le méchant ! »

Résumer son métier en deux mots ? « Ça va être compliqué ! Bien sûr, je contrôle les titres des clients, mais je vérifie aussi le bon fonctionnement du service. Je contrôle les conducteurs aussi, s’ils passent bien à l’heure aux arrêts, s’ils ont une tenue correcte. Quand je monte dans le bus, je regarde aussi s’il est propre… Je ne suis pas là que pour être le méchant ! » Il est 14 h 15, un premier bus arrive à l’arrêt Hôtel de Ville. Il n’y a que deux passagers. Fabrice Le Cadre monte saluer le conducteur, jette un coup d’œil à l’intérieur du véhicule et redescend. Le second bus est déjà là.

Ce sera la ligne 1A. Sans même que l’on s’en rende compte, Fabrice Le Cadre s’assure que la “girouette” (l’affichage lumineux extérieur) indique la bonne ligne et la bonne destination. « Quand je rentre dans un bus, je dis bonjour au conducteur et à tous les passagers. C’est une question de respect. » Un rapide tour du véhicule pour s’assurer que tout est en place et Fabrice Le Cadre commence ses contrôles.

« Je vais remonter le problème »

Et bien qu’il ne porte aucun signe distinctif, plus besoin de se présenter. Depuis sept ans qu’il est contrôleur, les usagers le connaissent et sortent aussitôt leur carte d’abonnement. « Avec mon téléphone, je la scanne et je vois tout ce qui concerne le passager. Je suis assermenté pour cela et je peux même vérifier les cartes d’identité en cas de problème. Mais en général, je ne verbalise pas. Je demande au passager de régulariser sa situation. »

Pas de contrevenant aujourd’hui. Fabrice Le Cadre retourne vers l’avant du bus pour échanger avec le chauffeur. « Il faudrait faire quelque chose pour l’arrêt de la rue Jean-Jaurès. Il est trop petit. C’est un arrêt pour un mini-bus… Il faudrait qu’ils le rallongent », lui explique le conducteur. « Chaque soir, je fais un rapport de ce que j’ai constaté dans la journée. Je vais remonter le problème à ma direction qui transmettra à la Ville. C’est un arrêt en construction, donc ça devrait pouvoir s’arranger. »

« Le contrôleur, on peut le passer à travers le pare-brise ! »

Arrivé rue des Loyes, derrière l’hypermarché, le bus se lance dans les zigzags de la route. Fabrice Le Cadre n’a même pas besoin de se tenir aux barres. Question d’habitude. « Au pire, c’est pas grave… Le contrôleur, on peut le passer à travers le pare-brise ! », lui lance la passagère assise à l’avant, en rigolant. Fabrice Le Cadre la connaît bien. « On se voit tout le temps. A Saint-Dizier, à Bar-le-Duc, à Verdun… Mais on ne se voit que dans les bus ! » « Alors, je vous le dis, ce ne sera QUE dans les bus ! », lui rétorque le contrôleur, amusé. C’est aussi ça le métier de contrôleur. Du relationnel.

Le bus poursuit son circuit et arrive à l’arrêt Petit Bourg. Il est 14 h 38. Pile à l’heure. Fabrice Le Cadre descend. L’arrêt est propre. Les informations à jour. Il peut monter dans le suivant pour une nouvelle opération de contrôle, sans doute un peu plus longue. Le bus est plein… Et des passagers l’ont déjà reconnu…

P.-J. P.

pj.prieur@jhm.fr