Fabio Aru récompensé à Peyragudes
Si le coureur italien d’Astana, Fabio Aru, n’a pas réussi à s’imposer hier, à Peyragudes, le grimpeur transalpin n’a pas tout perdu en endossant le maillot jaune.
Avec la victoire du Français Romain Bardet, on en oublierait presque que l’autre grand fait d’arme de cette première étape dans les Pyrénées est la destitution du roi Chris Froome par Fabio Aru. Déjà victorieux lors de la 5e étape au sommet de la Planche des Belles Filles, le leader de la formation Astana n’a pas tout perdu, hier. En franchissant la ligne d’arrivée en troisième position, dans le même temps que le Colombien Rigoberto Uran (Cannondale), l’Italien a ravi le maillot jaune de leader au Britannique Chris Froome, pour six petites secondes.
A l’arrivée dans la capitale du Béarn à Pau, mardi soir, il se disait dans les rangs d’Astana que Fabio Aru passerait à l’attaque dans la montée finale vers Peyragudes. L’Italien a tenu parole en lançant les hostilités dans le groupe de tête réduit à peau de chagrin. Si la victoire ne fut pas au bout, il s’est consolé en s’emparant de la première place du classement général. Le coureur transalpin ne cachait pas sa joie. « C’est la plus belle chose qui peut arriver dans la vie d’un coureur cycliste. C’était une étape très dure. Je suis très heureux de porter ce maillot jaune. Cela récompense le travail de mes coéquipiers. » De quoi donner un peu de baume au cœur à la formation Astana, pas épargnée la veille avec les chutes de Jakob Fuglsang et de Dario Cataldo, ce dernier étant obligé de jeter l’éponge. Une tunique or que le leader du groupe Kazakh entend bien défendre le plus longtemps possible. « Je sais que cela ne sera pas évident. L’équipe va faire le maximum pour le garder le plus longtemps possible. Il reste neuf étapes », confie Fabio Aru qui a quelque peu coincé sur la fin. « Je suis parti au bon moment mais Romain (Bardet) était très fort. »
Défendre le maillot
Une défense du maillot qui commence dès demain, entre Saint-Girons et Foix, avec trois ascensions. « C’est une étape très dangereuse qui peut faire très mal. Mais, mes coéquipiers vont se mettre en quatre pour moi », déclare le digne héritier de Vincenzo Nibali.
Avec seulement six secondes d’avance sur Froome et 25 sur Romain Bardet, la marge de manœuvre est très étroite pour Fabio Aru, qui va devoir composer avec une formation quelque peu diminuée par l’abandon de Caltado, et la chute de son principal équipier Jakob Fuglsang qui a eu bien du mal à rallier l’arrivée, hier, pointant en 131e position à plus de 27’ du vainqueur du jour. Si Chris Froome dispose d’une solide équipe à son service, on ne peut pas en dire autant de la formation Astana dirigée par Alexandre Vinokourov.
C’est là que le bât blesse pour Fabio Aru qui va devoir lutter pour préserver son précieux maillot, même s’il peut compter sur un staff entièrement dévoué à sa cause. Vivement la suite du feuilleton ! Cette 104e édition est loin d’être jouée et réserve encore bien des surprises.
R. R.