Exister – L’édito de Christophe Bonnefoy
Le MoDem vit actuellement dans le paradoxe. On peut même avancer qu’il existe grâce à lui. Si le PS et Les Républicains sont au bord de l’asphyxie, le parti de François Bayrou respire plutôt pas mal… mais ça n’est qu’apparence. Disons qu’il est sous assistance. La faute à qui ? Inutile d’aller chercher très loin. En se positionnant habilement, Emmanuel Macron a réussi à mettre à genou ses plus dangereux adversaires. Gauche et droite traditionnelles en sont réduites à réfléchir à leur survie. Elles y perdent énormément de forces, alors qu’elles sont censées les utiliser à s’opposer.
Le MoDem, lui, rentre parfaitement dans cette approche “ni droite, ni gauche… mais les deux à la fois” qui a porté l’ancien ministre de l’Economie à l’Elysée. Reste que le MoDem n’est par définition pas La République en marche. Avec une quarantaine de députés et deux de ses membres au gouvernement, il ne pèse pas bien lourd face à la montagne Macron. Son allant ne doit finalement d’être une réalité, qu’au bon vouloir du Président. Pire, il lui arrive même d’être raillé par son allié ou de n’être carrément pas écouté quand il veut peser, par exemple, sur le débat budgétaire.
Pour l’instant, François Bayrou encaisse sans rien dire. Il se dit peut-être, comme les écologistes en leur temps, qu’il vaut mieux être à l’intérieur du système qu’en être exclu, si on veut essayer d’influer.
Mais arrivera un moment, forcément, où les ambitions se feront à nouveau jour. Et dans la tête du maire de Pau, il y a fort à parier que l’existence d’un centre fort et capable d’aller batailler sur les terres annexées par Emmanuel Macron deviendra une obses-sion. Pour l’instant, l’ex-ministre de la Justice propose à LREM la construction d’une «maison commune». Reste à savoir qui pour-rait en être le propriétaire…