Commentaires (0)
Vous devez être connecté à votre compte jhm pour pouvoir commenter cet article.

Un exhibitionniste récidiviste à Saint-Dizier

Parmi les dossiers jugés au tribunal correctionnel de Chaumont cette semaine du 14 au 20 novembre 2022, celui d’un habitant de Saint-Dizier, exhibitionniste en récidive sur son balcon.

Agé de 51 ans, Stéphane G traîne une mauvaise habitude : se masturber en public. Sous curatelle renforcée, le Bragard, jugé au tribunal correctionnel de Chaumont, a été condamné à six reprises pour exhibition sexuelle. Monsieur a récidivé à plusieurs reprises ces derniers mois. Célibataire, Stéphane G a pour habitude de se masturber sur son balcon, été comme automne. Quand une personne, une femme de préférence, se présente sur le parking situé au pied de son balcon, le Bragard pousse de petits cris pour attirer les regards.

Des pulsions seraient réapparues suite à une diminution d’un traitement visant à freiner les ardeurs de monsieur. « Je respecte les obligations de soins, mais il me faut un traitement plus fort pour me calmer. Là, j’ai un nouveau traitement, je suis KO », nota le prévenu. Un psychiatre a pointé des « troubles psychotiques » tout en excluant altération ou abolition du discernement. Le prévenu, « schizophrène », présenterait par ailleurs un état compatible avec une incarcération.

« Vous pouvez vous masturber chez vous, pourquoi le faire sur votre balcon ? » La question du président Mathieu appelait une réponse claire, nette et précise. « J’aime bien qu’on me voie ! » Et puis… « Au SPIP (Service pénitentiaire d’insertion et de probation), on m’a dit qu’il ne fallait plus que je regarde de films pornos. Mais cette fois, c’est compris, le balcon, c’est fini ».

« Avec des si… »

« Monsieur a été condamné à six reprises, il s’expose à la vue du public dans un quartier résidentiel proche d’une crèche. S’exhiber lui plaît, c’est ce qui l’excite. Comment prendre les promesses de monsieur après six condamnations ? » Réquisitions ? Cinq mois de prison ferme, avec mandat de dépôt, le tout complété d’un suivi socio-judiciaire d’une durée de dix ans.

« Qu’est ce qu’on va bien pouvoir faire de monsieur ? Les réquisitions reposent sur d’éventuelles conséquences, jusqu’au point où cet homme pourrait aller, un viol, un meurtre et je ne sais quoi encore. Avec des si… Monsieur l’est déjà emprisonné, par sa maladie, une maladie mentale qu’on ne soigne pas d’un coup de baguette magique, qu’on ne soigne pas avec la peur du bâton. Si tout était aussi simple, la vie serait merveilleuse ! Pour lui, dans son état, la maison d’arrêt, ça va être l’enfer ! Non, la prison ne lui retirera pas l’envie de recommencer. (…) Si un médecin a décidé de diminuer la dose de son traitement, c’est parce qu’un traitement aussi lourd que le sien, ce n’est pas facile à endurer. En le libérant un peu du poids de ce traitement, on a libéré d’autres démons. La dernière condamnation de monsieur date de 2020, il s’est tenu correctement jusqu’en 2022, la preuve que ce traitement a fonctionné. Je le répète, la problématique est médicale », nota Me Aïdan au nom du prévenu.

Décision ? Suivi socio-judiciaire d’une durée de cinq ans à titre de peine principale. Le condamné devra suivre de strictes obligations de soins. Un manquement à ce suivi médical entraînerait la mise à exécution de douze mois de prison ferme. Le président Mathieu aura, en outre, rappelé que cette mesure de suivi socio-judiciaire n’entraînait en aucun cas une interdiction de regarder des films pornos. Chez soi. Sans s’exposer à la vue du public.

T. Bo.

Misère, misère…

Né en 1953, René V a décidé, le 10 novembre 2019, de régler ses comptes en mode caïd de cité en incendiant, du côté de Farincourt, le véhicule d’un homme accusé de vol par le prévenu. Le feu s’est propagé à un autre véhicule avant de dégrader un tracteur. « La prochaine fois, ce sera la maison », aurait alors lancé le sexagénaire. René V a été victime d’un accident vasculaire cérébral. Son état de santé ne lui permet pas de comparaître. « Monsieur a un problème avec l’alcool », précisait Me Aïdan au nom du prévenu. Au-delà d’une dépendance physique et psychique à l’alcool, une expertise psychiatrique a révélé irritabilité, obnubilation et sentiment de persécution. « Un processus démentiel est à craindre ». En cours de procédure, René V, « homme au langage pauvre », fut informé qu’il s’était trompé de cible. Les véhicules incendiés appartenaient non pas à l’homme accusé de vol par le prévenu mais à son frère.

Que faire ? La personnalité du prévenu renvoie à diverses formes de misère. « La solution n’est pas évidente à trouver, cet homme est très difficile d’accès, le contraindre à des soins sera compliqué, monsieur n’est toutefois pas assez délirant pour être soumis à une hospitalisation d’office », soulignait Me Aïdan. Décision ? Six mois de prison avec sursis.

Sur le même sujet...

Reconnu coupable d’agression sexuelle, il écope de 36 mois de prison dont 12 mois avec sursis
Abonné
Langres
Reconnu coupable d’agression sexuelle, il écope de 36 mois de prison dont 12 mois avec sursis
Tribunal correctionnel

Un homme de 38 ans a comparu détenu mardi 23 avril devant le tribunal judiciaire de Chaumont, pour agression sexuelle sur sa compagne dont il était une nième fois séparé(...)

Gifles à son épouse, avant de la poursuivre : « j'étais dans un tourbillon »
Abonné
Chaumont
Gifles à son épouse, avant de la poursuivre : « j’étais dans un tourbillon »
Tribunal correctionnel

Un quadragénaire a comparu devant le tribunal correctionnel pour violences conjugales, lundi 22 avril. Fini, le verbe, sa colère explosive s’était notamment traduite par des gifles à son épouse, le(...)

Violences aggravées sur sa mère : « je ne me croyais pas capable de faire ça »
Abonné
Valcourt
Violences aggravées sur sa mère : « je ne me croyais pas capable de faire ça »
Tribunal correctionnel

Une fille à laquelle des faits de violences aggravées sur sa mère sont reprochés. En récidive. À qui la justice a proposé un encadrement pour se libérer d’addictions délétères. À(...)