Exercice difficile – L’édito de Christophe Bonnefoy
Dans tous les sens. C’est un peu parti dans tous les sens, depuis la réélection d’Emmanuel Macron à la tête du pays. Encore plus, après le second tour des législatives, le 19 juin. Non que le chef de l’Etat n’ait pas globalement en tête sa politique pour les cinq années à venir. Mais une majorité toute relative à l’Assemblée nationale n’offre pas vraiment au Président la possibilité de relancer comme il le voudrait une machine déjà sensiblement grippée. Les événements des derniers mois… non plus.
Et puisqu’on parle de sens, c’est bien de cela qu’il s’agissait ce mercredi soir. En redonner – du sens – à une action dont les Français ont bien du mal à identifier les contours. La faute, entre autres, à l’attaque de l’Ukraine par la Russie. Elle a pas mal changé la donne. Le conflit est venu accélérer dans notre pays les problèmes de pouvoir d’achat, entre autres. Puis se sont greffés de dramatiques faits divers qui obligent aujourd’hui le président de la République à apporter des réponses, face à des oppositions qui font feu de tout bois. Sur l’immigration. Sur les retraites. Sur l’inflation.
Sauf que… la marge de manœuvre est forcément réduite. La machine à aider, à accompagner, tant les entreprises que les ménages, se nourrit de belles intentions. Mais a de plus en plus de mal à s’alimenter de milliards qui font aujourd’hui défaut. Les réponses apportées par Emmanuel Macron lors de ce rendez-vous télévisé ne pouvaient satisfaire totalement les Français. Louables, elles aussi, mais trop chirurgicales pour régler efficacement et durablement les problématiques du quotidien.
Pas certain que l’exercice de pédagogie ait réellement convaincu. Même si l’intention y était.