Eviter le reconfinement – L’édito de Christophe Bonnefoy
Si on ne se cantonnait à observer que les chiffres de la France en matière de Covid-19, on pourrait avoir de sérieux doutes sur leur véracité. Cinquante-deux mille nouveaux cas en 24 heures, une accélération fulgurante. C’est affolant. Mais certains diront que la ficelle est grosse et que l’évolution réelle de la pandémie n’est en rien celle qu’on nous décrit. Les tendances seraient assénées à dessein, donc, de la part du gouvernement. A des fins politiques, pour ne pas dire politiciennes.
Ceux qui sortent les griffes en permanence ne se gênent d’ailleurs pas pour affirmer que l’Exécutif ne cherche qu’une chose : effrayer pour mieux détourner l’attention. Faire peur pour mieux contenir les colères, sociales notamment. Absurde.
Il suffit ainsi d’aller voir du côté de nos voisins, entre autres, pour comprendre – enfin ? – qu’on n’est pas loin de ne plus rien pouvoir contrôler, si l’on n’y prend garde.
L’Irlande et le Pays de Galles ont déjà décrété un retour au confinement. L’Espagne un nouvel état d’alerte sanitaire. Quant à l’Italie, dont on se souvient qu’elle fut au bord de la rupture au printemps, elle adopte davantage de restrictions après la publication de chiffres record de nouvelles contaminations. On pourra toujours remettre en cause la réalité de ce qu’on appelle la deuxième vague, les faits sont là.
Et il faut bien avouer qu’ils ne poussent pas à l’optimisme. On comprend mieux, tout en les critiquant souvent, les mesures prises ces derniers jours en France. A vouloir éviter à tout prix un reconfinement qui pointe pourtant dangereusement le bout de son nez, on en arrive à lancer des bouteilles à la mer, un peu avec l’énergie du désespoir. Couvre-feu, nouvelle application mobile ou encore port du masque obligatoire dans des centres-villes quasi déserts… Mieux que rien, même si ça ne garantit pas une sortie à court terme de ce cauchemar.