Européennes : le RN se sent sur une rampe de lancement vers 2027
Sentant une dynamique en sa faveur, le RN prépare déjà les Européennes. Dans le cadre d’une tournée nationale des orateurs du parti, le député axonais Nicolas Dragon est venu dimanche 29 octobre à Saucourt-sur-Rognon dire pourquoi les Haut-Marnais devaient voter, et pour son candidat Jordan Bardella, au scrutin du 9 juin.
Si la Haute-Marne ne lui a pas donné de siège aux sénatoriales, le RN retient qu’il a réalisé le 1er score des départements appelés à voter en France. L’élu régional et maire de Doulaincourt Frédéric Fabre, les députés Christophe Bentz et Laurence Robert-Dehault entouraient leur homologue de l’Aisne Nicolas Dragon à Saucourt-sur-Rognon dimanche 29 octobre pour appeler les adhérents RN… ou pas, à voter, et pour son candidat Jordan Bardella au prochain scrutin des Européennes, le 9 juin.
Fort de son « engagement gaulliste » qui l’amène « au moins une fois » l’an en Haute-Marne, de son attachement à une ruralité qui caractérise « son » département autant qu’ici, le député de la circo de Laon a justifié sa légitimité à galvaniser les électeurs haut-marnais.
« C’est la seule élection intermédiaire avant 2027 ». Ce sera, a-t-il martelé, le moment de « sanctionner la politique d’Emmanuel Macron », qui « a tout raté depuis 2017 ». C’est que le président de la République « n’a jamais véritablement compris les Français », et d’Une. Il « ne connaît pas le pays qu’il dirige », et de Deux. Sans « vision arrêtée » de l’avenir, le résultat serait, aux yeux du parlementaire, que « personne ne se sent en sécurité nulle part » sans qu’Emmanuel Macron ne prenne la mesure de ce phénomène… ni, dans le même temps, de l’inflation qui empêche de remplir le réfrigérateur, le réservoir de carburant et la chaudière. Or, pour exemple parlant, dans l’Aisne comme en Haute-Marne, « sans voiture, vous n’êtes rien ». Et Nicolas Dragon de fustiger un président ignorant de la ruralité.
Haro sur l’UE qui gomme les identités nationales
« Le 9 juin, les Français auront le choix entre la défense de la nation et la mondialisation ». La deuxième option est celle qui prévaut à la tête de l’UE aujourd’hui, a insisté le député axonais. Union européenne qui « ne réfléchit plus en termes de pays mais de population », gommant ainsi leurs identités nationales et « uniformisant » ses décisions. Or, « la France ne vient pas de nulle part ». UE qui, également, « a une grande part de responsabilité en matière d’énergie », a poursuivi l’orateur du RN. Pour résumer, elle oublierait que l’électricité est un produit de première nécessité. « Qui imaginerait d’autres nations industrielles mettre à l’arrêt des entreprises dont la production consomme beaucoup de courant et de gaz ? » comme c’est arrivé l’hiver dernier, pour prévenir la France d’une éventuelle pénurie.
« Des ONG à vocation prétendument humanitaires vont chercher des personnes étrangères qu’on retrouve à vivre dans des conditions insalubres le long du périphérique. » Pas joli joli, pour le député Dragon. Qui a fustigé une Europe pour laquelle « l’immigration massive n’est pas un sujet mais un projet ».
« Emmanuel Macron s’est dit favorable au principe de midterms, n’est-ce pas ? », a pour sa part déclaré le député Bentz. Eh bien que les électeurs les considèrent en effet comme le moyen de lui signifier ce qu’ils pensent de sa politique, à mi-chemin de son deuxième mandat.
« C’est bien de râler, mais c’est mieux de voter »
Au total, le RN est bien déterminé à mouiller la chemise pour mobiliser les électeurs. « C’est bien de râler, mais c’est mieux de voter ». Et oui, voter, c’est « utile ». Preuve en est, selon lui : les résultats des dernières législatives ont empêché le gouvernement Emmanuel Macron d’avoir la majorité à l’Assemblée. Dans l’hémicycle de laquelle il est de plus arrivé en force.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr
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