Des étudiants en architecture portent un autre regard sur la ville
Pendant quatre mois, une vingtaine d’étudiants en architecture de Nancy ont imaginé une mutation de la ville et ses bourgs. Le résultat est surprenant et intéressant. Leurs travaux feront d’ailleurs l’objet d’une exposition itinérante.
C’est une opération qui a été menée dans le cadre du cursus scolaire d’une vingtaine d’étudiants en architecture de l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Nancy. Pendant quatre mois, de septembre à décembre, il a été proposé d’imaginer une mutation de la ville et ses bourgs centres. Un thème imposé par l’école mais dont les déclinaisons ont été proposées par le Grand Langres.
Parmi eux, la reconversion de friches commerciales (Sabinus, Tuilerie), l’attractivité des trois lacs dans le périmètre du Grand Langres, mais également la requalification de logements vacants comme à Buzon, Brevoines mais également à Rolampont. «Il est important d’avoir une vision extérieure d’autant plus lorsqu’elle émane de jeunes gens», fait remarquer Jacky Maugras, président du Grand Langres. La collectivité a porté toute la logistique pour les étudiants. Elle a également mis en relation les étudiants avec les personnes ressources tout comme l’a fait la direction départementale des Territoires qui a proposé ce partenariat.
Le rendu du travail a été présenté début janvier aux délégués du Grand Langres. «On a eu beaucoup de surprises», s’étonne encore Tamara Maillot, responsable du pôle urbanisme au Grand Langres. «Il faut souligner la qualité du travail rendu sur papier», ajoute Jacky Maugras. Les surprises, elles sont multiples, mais elles résident principalement par le choix des sites effectué par les étudiants et ce qu’ils ont imaginé.
Ce qui est sous nos yeux quotidiennement devient invisible, et les étudiants ont mis en lumière des atouts. Ainsi, un groupe a travaillé sur la requalification de la place Bel’air. Un lieu sans véritable vocation, mis à part ce parking. Les étudiants ont imaginé la création d’une halle couverte de marché en ossature bois. Et celle-ci serait implantée juste à côté de l’ancien Octroi (les toilettes publiques aujourd’hui).
Les étudiants en architecture imaginent une cuisine centrale à Poivre rouge
La gare de La Bonnelle fait l’objet d’une réhabilitation avec une mise en valeur par une maison de la nature. L’actuel hôpital fait l’objet d’une reconversion en un habitat intergénérationnel. Concernant les friches commerciales, les étudiants ont pensé à une reconversion du restaurant Poivre rouge en une cuisine centrale avec son restaurant. Un projet qui a séduit Jacky Maugras. Dans l’espace laissé libre après la déconstruction des trois bâtiments de la rue Cardinal-Morlot, les étudiants y ont imaginé un tiers lieu sur le modèle du Goût des autres.
Pour le lac de La Liez, les étudiants ont choisi la construction d’une salle de spectacle afin de faire vivre ce site estival également en hiver. Au total, 20 projets ont été présentés. Ils sont visibles sous forme de planches. «J’ai proposé que cela ne soit pas laissé au fond d’un tiroir mais présenté aux conseils municipaux des communes du Grand Langres. Il faut que ce travail vive au travers d’une exposition itinérante», annonce Jacky Maugras.
Ph. L.