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Etre une femme

Souffrant de dysphorie de genre depuis 20 ans, Claudia Mait, la Dijonnaise, s’apprête à devenir physiquement une femme.

Des parents qui divorcent, un ado qui quitte sa Bretagne natale pour suivre sa mère dans le sud de la France : « J’ai travaillé quelques années puis je me suis payé le permis de conduire, pour m’enfuir du domicile familial et gagner ma vie comme chauffeur. »

A 24 ans, celui qu’on appellera Bob quitte l’entreprise et vit sur ses économies jusqu’à ce jour où un clown expose sa définition de la vie à la télé : « Ça a fait tilt ! Je me suis offert la vraie vie. Marionnettiste, photographe… C’était une vie très différente de tout ce que j’avais connu précédemment. A 27 ans, je traverse l’Europe en finançant mes pérégrinations par la vente de posters. A la croisée des chemins, je rencontre celle qui partagera mon quotidien artistique sur les routes. La naissance de notre enfant met fin à l’itinérance. C’est le retour à un emploi salarié avec un revenu alimentaire. »

En 2004, le jeune quadragénaire souffre d’une dysphorie de genre : « J’en ai assez de vivre ma vie de femme dans la clandestinité, je décide d’entamer les démarches pour une transition MtF (Males to Female). Je suis allé convaincre mon médecin traitant que j’étais réellement une femme transgenre et que je souhaitais commencer un traitement hormonal. »

« C’était un grand pas »

Confier à son médecin une révélation aussi intime n’a rien d’une démarche anodine : « C’était un grand pas, énorme, pour la première fois je dévoilais ma véritable identité à quelqu’un qui ne m’était pas intime, mais j’étais fière aussi, fière du courage que j’avais eu en libérant ma parole, c’était un acte de naissance, j’affirmais ma volonté d’être. Je suis transgenre, je souhaite commencer un traitement hormonal. »

Un infarctus stoppe momentanément le protocole mais la détermination reste intacte : « Mai 2021, je décide de quitter l’anonymat, de vivre ma vie de femme au grand jour. Hormonée ou pas, je fais pour être moi-même. Je retourne voir mon médecin traitant mais je suis reçu par une femme, suite à non pas à un changement de sexe mais à un départ à la retraite (rires). » 

Entre la professionnelle de santé et le patient s’installe une relation de confiance : « Je lui ai expliqué que j’étais transgenre depuis toujours, que depuis des mois je vivais en femme les week -ends, que j’ai une vie sociale, artistique, associative (restaurants, cafés, cinémas). »

Psychiatres, endocrinologues, chirurgiens… Le chemin est encore long mais Claudia s’approche tous les jours un peu plus du matin où elle se réveillera dans un corps de femme.

De notre correspondant Serge Borne

Personnes transgenres : petit lexique

L’identité de genre fait référence à l’expérience intime et personnelle de son genre profondément vécue par chaque personne, qu’elle corresponde ou non au sexe assigné à la naissance.

Une personne trans est une personne dont l’expression de genre et/ou l’identité de genre s’écarte des attentes traditionnelles reposant sur le sexe assigné à la naissance.

Une personne intersexuée a des caractéristiques génitales, hormonales ou chromosomiques ne correspondant pas aux normes imposées définissant les catégories « masculin » ou « féminin » de l’anatomie sexuelle ou reproductrice.

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