Eternel combat – L’édito de Christophe Bonnefoy
C’est parti. Il n’aura pas fallu attendre bien longtemps pour que les réseaux sociaux s’emparent à leur manière – de la façon la plus débile qui soit, souvent – de la mort de six Français au Niger. En substance : « Ils l’ont bien cherché ». La bêtise en navigation hors radars dans le grand océan du virtuel.
Ces Français, leur guide et leur chauffeur – huit personnes au total – ont été littéralement exécutés hier. Abattus par balles ou, pour l’une d’entre eux, égorgée. Comme des animaux. Dans une zone qui abrite les derniers troupeaux de girafes d’Afrique de l’Ouest. Une zone orange, déconseillée, « sauf raison impérative », selon le ministère des Affaires étrangères. Il était trop tôt, hier soir, pour connaître tous les détails de l’attaque, l’identité des assaillants ou les raisons précises de la présence de ces Français qui circulaient à bord du véhicule d’une ONG.
Reste qu’une nouvelle fois, l’hypothèse la plus probable est qu’ils ont été visés, sans doute à cause de leur nationalité, par des terroristes qui ne cessent de vouloir dicter leur loi. Et y réussissent, en l’occurrence, s’il est confirmé qu’on a bien affaire ici à un assaut de Boko Haram ou de l’une de ces autres factions très actives dans la région.
Plus largement, ces huit morts viennent rappeler qu’on est encore loin d’être débarrassés du terrorisme. Chez nous, comme ailleurs. Chez nous, les derniers mois ont montré qu’on n’est jamais à l’abri d’un illuminé armé d’un simple couteau et investi d’une soi-disant mission divine. Ailleurs, particulièrement dans la région du Sahel, on connaît toute la difficulté de la coalition pour combattre les fous de dieu…