Et soudain, Yasia aperçut sa maman…
SOLIDARITE. « Tout le monde pleurait devant cette scène. » Une scène particulièrement émouvante de retrouvailles entre une Ukrainienne et son enfant qui a eu pour cadre les abords de l’école de Prez-sous-Lafauche, jeudi en fin d’après-midi.
En sortant de classe, Yasia, 11 ans, s’est mise à courir : elle venait de voir, au bout de l’allée, sa maman, qu’elle n’avait pas revue depuis trois semaines et son arrivée en Haute-Marne ! Longuement, elles se sont serrées dans les bras. De belles et poignantes images qui, filmées, ont fait le tour des réseaux sociaux.
« C’est la grande sœur qui a tout organisé, elle n’avait rien dit à la petite, pour ne pas qu’elle soit déçue car rien n’est sûr dans un tel voyage », explique Mirjam Eyer, qui héberge six Ukrainiens – dont les deux sœurs venues avec leurs oncle, tante et cousins – qu’une association de Neufchâteau était allée chercher en Pologne.
Administration tatillonne
Scolarisée à Prez, l’enfant s’ennuyait de sa maman, restée là-bas auprès de la grand-mère, des autres membres de la famille. « Elles pouvaient s’appeler tous les jours, mais la petite était inquiète, parce que dans sa région, la population vit sous la terreur des missiles », explique leur hôte haut-marnaise. Finalement, la maman, pour qui rester loin de ses enfants était « trop dur », a pu quitter cette semaine l’Ukraine, gagner Paris puis – en train – Chaumont, où Mirjam Eyer est allée la chercher puis la déposer devant l’école…
Pour Yasia, le soulagement est double, car l’administration française – et fort heureusement elle l’ignorait – la considérait comme une « mineure isolée ». En fuyant « en catastrophe » leur pays sous les bombes, ses oncle et tante avaient en effet d’autres soucis en tête que celui d’obtenir une autorisation parentale certifiée par huissier…
L. F.
Pafaitement intégrés
Scolarisés, ces enfants, qui font de grands progrès dans l’apprentissage du français, sont également inscrits au club de badminton de Liffol-le-Grand, et, pour l’un, au Football-club de Prez-sous-Lafauche-Bourmont. Ici encore, il a fallu, pour les bénévoles, pousser un « coup de gueule » pour permettre au garçon de pouvoir jouer en match, les instances de football ayant un temps fait preuve d’hésitation. Depuis, la situation s’est arrangée.