Et maintenant ? L’édito de Christophe Bonnefoy
L’intervention militaire – et très chirurgicale – des Américains, des Britanniques et des Français était inéluctable. Il fait peu de doute a priori que du chlore a bien été utilisé contre des civils par al-Assad du côté de Douma. Quoi qu’en disent d’ailleurs quelques-uns de nos représentants jamais avares de déclarations chocs et plus politico-politiciennes que moralement fondées,
Et maintenant ? Cette attaque très ciblée pose en réalité plus de questions qu’elle n’apporte de réponses, au moins dans l’immédiat. Emmanuel Macron, Donald Trump et Theresa May ont tapé du poing sur la table. Enfin. Jusqu’ici, il n’avait été répondu au boucher de Damas qu’à coups de résolutions onusiennes. Sans résultats. Gageons pourtant que Bachar al-Assad n’aura que faire de cet avertissement. Voire, qu’il se sentira renforcé dans sa détermination. De quoi faire craindre encore pire que le pire. Et Moscou dans tout cela ? Vladimir Poutine a évidemment dénoncé cette intervention. D’abord par la parole. Mais lui aussi, en chef de guerre, pourrait très vite réagir sur le terrain. Reste à savoir, justement, quel type de riposte il prépare, alors que ses troupes sont massivement présentes sur zone… et pas vraiment pour éradiquer le dictateur syrien de la carte géopolitique. Enfin, aussi nécessaire qu’elle soit, l’intervention d’il y a quelques heures ne changera pas grand-chose à la situation sur place. Elle était d’ailleurs plus pensée pour avertir fermement que pour mettre fin à la guerre. Dès lors, on peut prévoir d’autres attaques ciblées contre un régime borné et sanguinaire, et pire encore, peut-être, imaginer une escalade, non seulement en Syrie, mais dans toute la région.