Commentaires (0)
Vous devez être connecté à votre compte jhm pour pouvoir commenter cet article.

Et au milieu coule l’Ornel, près de Saint-Dizier

À Chancenay, la rivière a changé de cours, hier après-midi, pour retrouver son lit initial. Une opération destinée à limiter l’impact des crues et à favoriser la biodiversité du milieu aquatique.

Le moment revêtait un petit air d’exceptionnel, ce n’est pas tous les jours qu’on assiste à la naissance d’un cours d’eau. Hier, l’Ornel a pris un virage pour retrouver son lit initial, dévié il y a des décennies par les hommes afin qu’elle alimente le moulin de Chancenay. Mais du moulin, il ne restait plus que le bief alors les travaux ont été décidés par l’ancienne municipalité, le Syndicat mixte du bassin de la Marne et de ses affluents (SMBMA) et l’Agence de l’eau Seine Normandie. Objectif : restaurer la continuité écologique et limiter l’impact des crues.

Le chantier a démarré en septembre dans la prairie longée par la rivière, en bas du village où était installé le moulin. Les derniers coups de tractopelle de l’entreprise bragarde Paul Calin ont eu lieu hier, pour créer un bouchon en amont sur l’ancien cours et orienter l’Ornel vers son nouveau parcours. « Au premier virage, l’endroit le plus fragile, un radier (une base, ndlr) a été constitué de béton et de pierres. La pente est douce volontairement là car on ne veut pas que ça bouge », explique Arnaud Debonviller, du bureau d’études angevin ISL, face aux élus et responsables du projet.

A gauche, l’ancien lit créé par les hommes. A droite, le lit originel. Un radier a été réalisé afin d’aider la rivière à s’emparer de son nouveau parcours sur cette partie fragile car de transition.

Un fond aménagé

Doucement, l’eau s’écoule dans les méandres dessinés les semaines précédentes. « Au milieu du lit, des seuils de fixation ont été posés pour que le sol ne s’enfonce pas. Ce sont de grandes dalles de pierre que l’on ne voit pas. Des matériaux mobiles comme des gravillons ont été mis en tas, c’est à la rivière de les caler et de les charrier naturellement », détaille Arnaud Debonviller . À la sortie de la prairie, près de la route, le nouveau parcours rejoint le cours normal de l’Ornel. À cet endroit, « quelques matériaux ont été ajoutés également pour une transition douce ».

Des matériaux mobiles ont été placés dans ces méandres creusés au début du chantier.

 En face, l’ancien lit sera recouvert ces prochaines semaines, plus vite que prévu, la phase d’observation qui devait durer deux ans s’est avérée inutile. « Nous pensons que nous n’avons pas besoin d’une telle réflexion. La quantité d’eau est suffisante », annonce Denis Lalevée, directeur du SMBMA. La terre retirée pour creuser le lit va servir à reboucher l’ancien parcours. « Cela va redevenir une prairie, qui va retrouver un niveau naturel. » La source Barnès, qui jaillit à côté, continuera d’alimenter le bief du moulin.

Un suivi par GPS

Il faudra attendre « deux à trois ans », selon Denis Lalevée, pour vérifier l’impact positif sur la biodiversité aquatique. Des piquets en fer vont être installés sur chaque virage et géolocalisés afin d’analyser la mobilité de la rivière. « Elle ne va pas suivre tous les méandres que nous avons creusés. Elle va peut-être s’élargir, elle va prendre sa place naturellement », ajoute le directeur.

Premier test cet hiver, s’il y a des crues car le placement de l’Ornel dans son lit originel vise aussi à les limiter. « Cette grande prairie permet une expansion de la rivière », rappelle-t-on. Les fortes pluies donneront un autre visage au bas de Chancenay mais, cette fois-ci, sans inquiétudes pour les riverains.

Marie-Hélène Degaugue

mh.degaugue@jhm.fr

Les élus, la fédération de pêche, l’Agence de l’eau… Tous les protagonistes du projet ont suivi la mise en eau des méandres.

Coût du chantier

Le montant du chantier s’élève à 146 000€ HT.

Il est subventionné à 90 % par l’Agence de l’eau. L’Etablissement public territorial de bassin a aussi injecté 20 000€, au titre du projet de la zone d’expansion des crues.

L’eau s’écoule doucement mais sûrement. Au fil du temps, elle va se frayer son propre chemin.

Une eau malmenée

Hier matin, la fédération de pêche a procédé à une pêche de sauvetage dans l’Ornel et son affluent. « Nous avons trouvé des espèces qui ne correspondent pas à la catégorie de la rivière, c’est-à-dire des perches, une anguille, des gardons, des carassins. Sur 500 m, nous avons pris trois truites alors que l’Ornel est un cours d’eau qui est censé favoriser ce poisson. De plus, l’eau est stagnante. C’est bien la preuve qu’il y a avait un problème sur ce parcours », déclarait Gilles Martial, responsable technique à la fédération de pêche.

Si le but de cette pêche n’était pas de compter le nombre de poissons, la quantité faible recueillie a interpellé. « Dans deux ou trois ans, on pourra faire une nouvelle pêche », indique Gilles Martial.

Sur le même sujet...

Test article live
Saint-Dizier
Test article live
Environnement Pêche

Bettancourt-la-Ferrée
Une soirée théâtrale remplie de mystères et de suspens
Environnement Pêche

Samedi 20 avril, à 20 h 30, au complexe Jean-Jaurès, l’Association municipale culturelle a accueilli la compagnie théâtrale “Les squatteurs” venue présenter “La Souricière”, une pièce policière d’Agatha Christie, mise en scène(...)

Les inattendues
Bologne, Vouécourt
Deux inattendues fort bienvenues pour reprendre le café de Vouécourt
Environnement Pêche

Depuis début avril, le bistrot de Vouécourt connaît une nouvelle jeunesse. Delphine et Cindy, deux « inattendues » ont repris les rênes de cet établissement pour l’heure ouvert sept jours sur sept(...)