Escalades – L’édito de Christophe Bonnefoy
Peu nombreux sont les Français qui avaient prévu d’aller passer du bon temps dans les prochains jours ou semaines en Iran, au Liban, en Israël ou dans les territoires palestiniens. Question de bon sens sûrement, de prudence évidemment. Comment en avoir envie d’ailleurs, sinon par goût d’y risquer sa vie…
Mais que Stéphane Séjourné, le ministre des Affaires étrangères, recommande fortement – le mot est faible – à nos compatriotes d’éviter la région montre à quel point on semble être à un tournant qui pourrait très bien prendre le nom d’embrasement. Lorsqu’on passe d’une évidence que l’on n’a même pas besoin d’énoncer à une communication on ne peut plus officielle de la part d’un gouvernement, on sent bien le danger. Révélatrice d’une sorte de mobilisation générale, presque, qu’on devine sans encore l’identifier formellement.
L’attaque israélienne – même si Jérusalem n’a pas confirmé en être l’auteur – de début avril contre le consulat iranien en Syrie allait inévitablement avoir des conséquences. La menace de Téhéran d’attaquer l’Etat hébreu n’a ainsi rien de surprenant. Elle était attendue, d’une certaine manière. Et contrairement aux escalades verbales qui, parfois, ne sont là que pour infléchir les positions par la pression, on peut malheureusement croire l’Iran lorsqu’il fait ce genre d’allégation.
Dans ce contexte, l’appel à la retenue de la part de la communauté internationale fait peu de doute sur son éventuelle efficacité. Il est même probable qu’elle réfléchit déjà à l’après. Ou comment gérer une situation qui impliquerait par ricochet bien plus que deux seuls pays.